Le Monde a refusé un droit de réponse au secrétaire général de la CGT, Thierry
Lepaon qui dirige la première confédération syndicale française, suite au dessin de
Plantu tirant un trait d’égalité entre un islamiste et un cgtiste à propos du travail du
dimanche. La direction du Monde a choisi, dans son édition datée du 5 octobre, de
laisser le médiateur s’exprimer sur la question, en reprenant des extraits du droit de
réponse mais sans publier le passage où Mr Lepaon mettait en cause le choix du
Monde : « (…) le parallèle que fait le dessin de Plantu entre la CGT et la face la plus
violente d’un extrémisme politique liberticide ne relève pas de ce registre là. ll est non
seulement indécent mais également antirépublicain. Il nous déshonore tous. » Drôle
de méthode…
La Direction du Monde a beau se draper dans sa virginité vespérale, l’ouverture des
colonnes du journal à la CGT aurait permis d'instaurer un dialogue démocratique et le
droit des lecteurs d’avoir un autre point de vue que celui du dessinateur vedette…
Peut-être aussi d’éclairer le lectorat du journal du bd Blanqui sur les raisons qui
contraignent les salariés à travailler le dimanche et le soir, par exemple en raison de
la modicité de leur salaire, notamment des femmes qui subissent des mi-temps
contraints, etc.
Et par exemple de savoir que si les grandes chaînes de magasins – nullement en
difficultés économiques, leurs profits croissant sur le dos des salariés – appliquaient
le SMIC à 1700 euros comme le propose la CGT, il y aurait certainement moins de
volontaires pour travailler le dimanche et le soir.
Au lieu de cela on peut lire sous la plume du médiateur les sempiternelles rengaines
du dessinateur sur la nécessité de combattre «toutes les formes d’intolérance »,
justifiant l'injustifiable pour expliquer le parallèle fait entre l’islamiste barbu et le
cgtiste éructant.
Ce refus est mal venu au moment où de tels amalgames font le lit des idées
véhiculées par le FHaine. Un parti frère sur le plan idéologique des néonazis de
l’Aube Dorée en Grèce qui boxe les journalistes, tabasse les émigrés, mais aussi les
syndicalistes…
Pour sa part le SNJ-CGT n'a pas de leçon à recevoir sur le droit des journalistes et
des caricaturistes à s'exprimer librement. En général ce sont plutôt les patrons de
presse qui contraignent les rédactions à l'autocensure. Aux licenciements.
Et ailleurs dans le monde nous avons toujours défendu ceux qui caricaturaient
Mahomet et ceux qui comme en Turquie actuellement sont dans les geôles
d'Erdogan, dont le pays est la plus vaste prison de journalistes au monde...
Vérité en deçà du bd Blanqui, erreur au-delà ?
Montreuil, le 7/10/2013