Exemple avec les polyvalences. Alors que les métiers ont clairement été définis dans l'accord d'entreprise signé à l’unanimité le 28 mai dernier et que les négociations sur les compétences complémentaires n'ont même pas encore commencé, la direction met le feu aux poudres dans un document provocateur.
En page 74 de son projet de plan de départs volontaires portant sur 361 suppressions de postes sans aucune justification stratégique ni économique on peut lire :
«Avec l'évolution des pratiques professionnelles il sera notamment possible à un journaliste d'effectuer un certain nombre de montages : reportages, off, titres. (...) Après formation des journalistes à ce type de montage, cette évolution pourrait prioritairement être mise en oeuvre, pour le réseau France 3, au sein des bureaux excentrés. »
Ceci démontre clairement la volonté de la direction de s’attaquer au coeur des métiers et aux emplois techniques à France télévisions.
Conséquence, 28 postes de monteurs seraient supprimés dans un premier temps à France 3, en attendant la suite puisque la plupart des métiers techniques et administratifs sont dans le collimateur, à Paris, dans les régions et dans les Outremers.
La direction peut en être assurée, jamais les salariés PTA ne l'accepteront. Les journalistes non plus n’accepteront pas de monter les reportages avec l’objectif affiché de liquider les postes de leurs collègues monteurs, tout en ne pouvant plus assurer leur propre fonction de journalistes. Car on voit mal pourquoi la direction s’arrêterait au seul montage des reportages des bureaux excentrés et n’étendrait pas son funeste projet à l’ensemble des rédactions.
Mais ce n'est pas tout, plus loin dans le document on peut lire :« Outre l’optimisation des capacités de montage, la mise en oeuvre de ces nouvelles pratiques professionnelles permettra par ailleurs d’augmenter et de fluidifier les publications sur supports numériques. »
Le schéma est clair : des journalistes "supposés" multi-compétents sur lesquels on empile les tâches techniques au détriment de leur propre métier avec forfait-jour à la clef pour faire entrer toutes ces activités dans une même journée de travail… Or n’oublions pas que l’hyper-polyvalence engendre l’hyper-incompétence comme le soulignent les formations sur les risques psycho sociaux dispensées par la direction elle-même…
Pour la CGT ce projet est une véritable provocation, indigne de notre entreprise de service public. Nous demandons à la direction de le retirer sans délai et d’abandonner son idée de faire monter les journalistes que ce soit en BIP, en Locale, en BRI ou dans les rédactions nationales.
À défaut la direction portera la responsabilité d'un conflit social de grande ampleur. Vue la gravité de la situation, la CGT proposera une réponse unitaire à la hauteur des enjeux.
La CGT ne laissera pas la direction saboter l’entreprise, casser l'emploi technique et administratif et dégrader le métier des journalistes.
Paris, le 9 octobre 2013