Suite à l’annonce du groupe Centre France de supprimer 230 emplois les salariés du Berry Républicain (Bourges) et du Journal du Centre (Orléans) se sont mis en grève pour 24 heures.
Le numérique ne doit pas être l’excuse permettant aux directions de supprimer des centaines d’emplois. L’avenir de la presse passe par le numérique mais surtout par un renforcement de la qualité éditoriale !
Le SNJ-CGT apporte son soutien aux salariés en lutte du groupe Centre France.
Ci-dessous les communiqués des salariés du Journal du Centre et du Berry Républicain
Les personnels du Journal du Centre ont décidé unanimement, aujourd’hui, de se mettre en grève après l’annonce du plan de restructuration du Groupe Centre France, comme d’autres titres du groupe. Une réaction humaine face aux licenciements de huit salariés du JDC, mais également solidaire après l’annonce de 230 suppressions de postes dans le groupe. Autant de situations individuelles et familiales difficiles.
La presse écrite va mal, certes, mais nous attendions un autre signal de la direction. La politique systématique de réduction des coûts depuis une quinzaine d’années est la seule réponse du groupe. C’est pourtant un frein au développement qu’impose la révolution numérique que nos dirigeants disent vouloir affronter.
Depuis 1998, les effectifs du Journal du Centre ont été réduits de moitié et douze postes sont aujourd’hui menacés (six à la photocomposition, un à l’informatique, un au secrétariat et quatre départs volontaires de journalistes) sur 70. Pendant cette même période, le JDC a largement contribué à renflouer les caisses du groupe, entre ses 9,2 millions d’euros de liquidités prêtées au groupe (et dépensées…), les refacturations souvent opaques et reconnues désavantageuses par plusieurs directeurs lors de séances du Comité d’entreprise et par les experts-comptables.
La fermeture du service photocomposition entraînera l’externalisation de nouvelles tâches et un inévitable surcoût, qui n’améliorera pas les comptes de l’entreprises. Bien au contraire.
La "politique groupe" ne peut pas aller que dans un seul sens et donner la sensation de n’avoir que des inconvénients. Le Journal du Centre, comme les autres filiales, en fait aujourd’hui la douloureuse expérience. D’autant que l’on s’achemine à Nevers vers des licenciements secs, sans plan de sauvegarde de l’emploi.
La grève d’aujourd’hui est l’affirmation de notre volonté de défendre l’emploi à Nevers.
Les personnels du Journal du Centre
Le personnel du Berry républicain a voté, à une très large majorité, un mouvement de grève solidaire, pour cet après-midi, à la suite de la présentation, en comité d'entreprise extraordinaire, des mesures qui mènent à la suppression de 230 emplois. Il a paru naturel au personnel du Berry républicain, de se montrer solidaire des journaux les plus touchés, même si nous ne serons pas les plus concernés. Et pour cause, chez nous, la disparition du centre d'impression de Bourges en 2003 avait impliqué des suppressions d'emplois suivies d'une restructuration de la rédaction. N'empêche que, dans cet esprit de groupe qui implique beaucoup plus le partage des inconvénients que des avantages, il est difficile d'admettre, dans le contexte actuel, la disparition de 230 emplois qui représentent autant de personnes et de familles. La suppression de trente-cinq postes de journalistes représente l'équivalent de la rédaction du Berry républicain. Si l'avenir de la presse passe par une refonte de la forme et par le développement, entre autres, du numérique, il passe aussi et surtout, par un renforcement du fond et de sa qualité éditoriale. Car n'oublions pas que notre fond de commerce reste l'information de proximité. Si nous actons les enjeux futurs et le positionnement du groupe Centre-France, nous regrettons vivement qu'ils se fassent au détriment du personnel.
Les délégués du personnel du Berry républicain