Une audience au tribunal de commerce de Nice a eu lieu lundi 13 octobre dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire dans laquelle le
groupe Nice matin a été placé.
Quatre repreneurs étaient à la barre : la SNIC représentée par M. Ellie (Paris Normandie, George Ghosn (ex-La Tribune et ex-les Echos), Rossel qui s'est allié avec le groupe Safa et le groupe immobilier monégasque Mazorcoo et la SCCIC, projet de coopérative porté par les salariés. Hormis la SCIC, qui ne prévoit que des départs volontaires (159 sur Nice matin et les filiales Eurosud et PNS), les autres candidats proposent entre 239 et 392 licenciements secs.Un carnage
social est programmé, notamment par le groupe Rossel prêt à mettre des millions d'euros pour voir partir près de 400 salariés.
A l'issue de l'audience, le tribunal a ordonné la tenue d'une nouvelle audience, le 23 octobre prochain, aucune offre n'étant suffisamment complète. M. Ellie a jeté l'éponge et il ne reste donc plus que trois repreneurs pour la prochaine audience.
Le projet des salariés, porté par l'intersyndicale CGT-SNJ-CGC, est non seulement le mieux-disant social mais aussi celui qui permet le mieux d'assurer la continuité de l'entreprise, et la qualité de ses titres Nice Matin, Var Matin et Monaco Matin. Ce projet nous permettrait de réaliser plus de 14 millions d'économies tout en maintenant les 14 éditions de Nice Matin, Var Matin et Monaco Matin, qui font toute la richesse de notre journal. La SCIC s'est entourée de professionnels pointus pour monter son dossier, avec le concours notamment du directeur de France Télévision Distribution Yann Chapellon qui est prêt à assurer la gouvernance de notre entreprise si le projet des salariés était retenu, ainsi que Cédric Motte pour la partie projet numérique.
Mais nous avons dû batailler ferme pour que ce projet soit aujourd'hui crédible. Petit pot de terre contre les autres pots de fer, nous avons lancé une souscription nationale et organisé des concerts pour récolter près de 500 000 euros. Les salariés, bien sûr, participent en abandonnant leur 13e mois. Nous avons trouvé des soutiens : la Région Paca, la Caisse des dépôts, France Active, l'Union régionale des Scop, pour nous aider à financer notre projet.
Nous cherchons toujours l'apport de nouveaux partenaires pour consolider ce plan de financement, et faire face au groupe Rossel qui met 30 millions d'euros sur la table pour faire le ménage dans notre entreprise. Nous appelons tous ceux qui sont attachés à la liberté de la presse et à la qualité de l'information à soutenir le projet de SCIC des salariés de Nice Matin.
Les élus SNJ-CGT du groupe Nice-Matin