Syndicat national des journalistes CGT

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Communiqué de Lionel Thompson délégué syndical SNJ-CGT à Radio France

Nous en sommes donc au 6ème jour de grève sur 4 préavis illimités conjoints.

L'un réclame l'abandon du projet de réforme de la production qui éclaterait les services concernés dans les différentes chaînes, l'autre demande l'abandon d'une réorganisation du service de nettoyage qui prélude à son externalisation, la garantie du maintien des effectifs du service sécurité, un troisième la garantie du maintien des effectifs des stations locales du réseau Bleu, le quatrième la garantie du maintien de toutes les formations musicales au sein de Radio France. Tous ces préavis mentionnent notre volonté de maintenir l'emploi. Pour l'instant, au cours de négociations qui n'avancent pas, la direction a simplement concédé l'abandon de la réorganisation du service de nettoyage.

Notre pdg nous a confirmé ce matin, lors d'un CCE extraordinaire au cours duquel les élus ont lancé un droit d'alerte économique, qu'il travaillait à l'hypothèse d'une réduction des effectifs de 200 à 300 personnes qui permettrait, selon lui, d'économiser 17 à 24 millions d'euros sans qu'on sache plus précisément dans quel cadre se déroulerait ce plan et comment il serait financé. Cela concernerait, dit le pdg, des salariés en âge de partir en retraite dans les 2 ans à venir.
De toute façon pour nous, il n'est pas question d'accepter une réduction des effectifs, départs volontaires ou non, car nous estimons que Radio France a besoin de ses 4600 salariés pour fonctionner et se développer. On ne peut pas d'un côté réduire les effectifs, de l'autre affirmer, comme le fait notre direction, que nous allons continuer à développer les produits nouveaux médias, le réseau France Bleu (l'ouverture de nouvelles station est toujours projetée), etc.

Aujourd'hui la direction nous confirme qu'elle compte faire 50 millions d'économies supplémentaires. Mais les économies, nous les avons déjà faites ! Par rapport à la trajectoire du précédent COM, c'est 87 millions d'euros qui n'ont pas été versés à Radio France. Les économies de fonctionnement que cela a engendré ont dégradé les conditions de travail et affecté les antennes (programmes en direct la nuit supprimés sur France Inter, grille d'été rallongée sur France Culture, projet de syndication de programmes sur France Bleu). Aujourd'hui, au nom des économies supplémentaires qu'on veut nous imposer, le pdg nous dit que c'est le modèle qu'il faut changer, qu'il faut restructurer. Le modèle qu'il veut casser, c'est pourtant celui qui nous permet de faire les radios riches et variés que nous proposons au public. C'est la qualités de nos antennes qui est en jeu. C'est un mensonge de prétendre qu'avec moins nous allons pouvoir faire plus.
 

Le déficit (21,3 millions d'euros dans le budget 2015) provoqué par le non respect des engagements de l’État et le coût d'un chantier de la Maison de Radio France mal maitrisé est le prétexte à une casse des emplois et de nos modes de production. Ce chantier, qui ne devait au départ être qu'une opération de mise en sécurité d'une partie du bâtiment n'a pas été maitrisé par Radio France. Le coût final estimé au début du précédent COM était de 333 millions d'euros. Il est de 580 millions d'euros aujourd'hui pour une fin de chantier en 2018. Le coût du chantier a été sous-estimé et sous-financé par la tutelle qui a laissé faire.

Après plus de 10 ans dans les travaux qui affectent leurs conditions de travail, les salariés sont excédés. La direction veut en plus maintenant entreprendre la réfection des studios moyens au pas de charge, sans tenir compte des nécessité de la production. Nous avons le sentiment que le projet architectural vise surtout à transformer la maison de la Radio en source de revenus (location de salles et de studios à de grosses entreprises privées...) au détriment de nos missions de radios de service public.

Le pdg a annoncé dans son interview au Monde qu'il souhaite un "moratoire" sur le chantier pour faire une étude sur sa poursuite. Qu'entend-t-il par là? Arrêter un tel chantier a un coût. Financé comment?

Des négociations se tiennent encore ce soir. La grève se poursuit mercredi.

Lionel Thompson.
CGT Radio France