Syndicat national des journalistes CGT

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Le rôle social des journalistes face aux sirènes du Front national

 Alors que 50% des électeurs se sont abstenus au 1er tour des régionales le Front national a obtenu un score extrêmement inquiétant, avec plus de 6 millions de voix, et menace de s’emparer de plusieurs régions dimanche prochain. Ceci alors que la campagne électorale a été écourtée et réduite aux thèmes sécuritaires, suite aux dramatiques attentats du 13 novembre et la mise en place de l’état d’urgence.

Il y aurait beaucoup à dire et à écrire sur les conséquences des politiques d’austérité des gouvernements successifs depuis des décennies pour expliquer cette progression de la droite extrême.

Néanmoins, la question de la responsabilité des médias et d'une information au mieux incomplète, au pire complaisante doit être posée. De nombreuses directions de rédaction, souvent contre l'avis des journalistes, ont joué avec le feu pendant trop longtemps, surfant dangereusement sur la corde de l’Audimat, excluant notamment les forces syndicales qui dénonçaient le national populisme de la famille Le Pen.

Dans ce contexte, certaines rédactions ont eu le courage d'informer leurs lecteurs sur les dangers représentés par le Front national ; hélas, elles ont été trop peu nombreuses. La Voix du Nord, par exemple, n’a pas agi de façon partisane mais en s'appuyant sur les réalités du programme du parti d'extrême droite et sur les principes professionnels des journalistes. Le SNJ-CGT condamne les messages d’insultes reçus par la rédaction après la publication de ce dossier.

A la veille du 2e tour nous appelons les syndicats, les journalistes et les directions des médias à alerter l’opinion publique sur les dangers que le FN fait courir à la démocratie en décryptant son programme économique libéral et antisocial, stigmatisant des citoyens en raison de leurs origines, leur religion ou leur sexualité.

Par exemple en mettant en exergue la volonté du FN de réduire la dépense publique, de précariser le travail, d’en revenir aux 39 heures sans hausse de salaire, de diminuer les droits des femmes, d’appliquer des mesures de préférence nationale.

En région, de tailler dans les effectifs de la fonction publique, de baisser de 2% les dotationsde l’Etat, mais aussi de privatiser les cantines scolaires ce qui exclurait les enfants des plus défavorisés, de s'en prendre à la culture et aux associations, etc.

Le Front national s'attaque régulièrement à la liberté de la presse et l'on ne compte plus les incidents lors de ses manifestations. Avec sa confédération, le SNJ-CGT appelle les journalistes à continuer à cultiver le "Vivre ensemble et travailler ensemble" et à rejeter ceux qui prônent un nationalisme étroit, excluant l'autre.

Paris le 11/12/2015
SNJ-CGT

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