Au vu de la situation économique et juridique du groupe l’Humanité la question de sa survie est posée. « L’Humanité est en danger », a lancé dans son appel « L’alerte » Patrick Le Hyaric, le 10 mars.
Les annonces faites lors du Comité d’entreprise du 5 avril et du Conseil de surveillance du 24 mars, précisent que notre entreprise terminerait l’exercice 2015 sur un déficit de 1,043 millions en 2015 contre 1,7 millions en 2014.
Pour la trésorerie, deux périodes difficiles s’annoncent de mai à juillet et en novembre. Pour y remédier Il est prévu par la direction des mesures drastiques pour tenir jusqu’à la fin de l’année. Un plan de préservation de la trésorerie a été mis en place et s’appliquera jusqu’à fin 2016. Il est prévu de recevoir en avance les aides à la presse, la libération d’un séquestre de 360 000 euros. Sont envisagées de nouvelles réductions de dépenses visant les reportages, les CDD, les déplacements, la suppression de points de vente, des remplacements à minima, une réflexion sur une modification de l’organisation du travail est également envisagée. Dans cette période, aucune dépense ne sera faite sans l’accord du secrétaire général et directeur financier.
Les recherches de nouvelles recettes sont lancées avec une souscription qui a déjà permis d’obtenir 600 000 euros depuis janvier, des campagnes d’abonnement par des annonceurs militants, l’avancée de la vente commerciale de la Fête. Ces mesures s’ajoutent au plan de recettes en six points présenté au précédent CE.
D’ici la fin de l’année, l’objectif est une reconstitution de nos capitaux propres pour garantir l’indépendance de l’entreprise autour d’une structure permettant d’accueillir des investisseurs sans prise de participations.
Lors de la réunion de ce dernier CE, les élus de la CGT ont informé la direction qu’ils se réservaient le droit dans les prochaines semaines, suite aux demandes des salariés de nommer un expert du comité d’entreprise pour avoir une aide et un regard extérieur sur les propositions de la direction pour sauver l’Humanité.
Dans cette période difficile pour l’Humanité, l’Assemblée générale organisée par la direction, à la demande de la CGT, pour débattre de l’avenir de nos titres, est la bienvenue. Car si ces mesures apparaissent nécessaires, elles interpellent sur la qualité de nos contenus et sur les conséquences humaines.
Cela doit nous amener à d’autres actions communes comme la mise en place rapide d’ateliers qui permettent d’associer tout le monde à la réflexion et à l’action pour sauver nos titres et des actions extérieures. Une bataille politique doit être engagée. La discussion parlementaire sur la loi Bloche au Sénat doit notamment être l’occasion de défendre au nom du pluralisme de la presse l’avenir de l’Humanité. D’autant que d’autres quotidiens, hebdomadaires ou mensuels traversent les mêmes difficultés.
Nous proposons également de rédiger une lettre-pétition à destination de Bercy, pour demander que le montant du redressement fiscal de Google (1,6 milliards), qui devrait être effectif bientôt, soit octroyé à la presse d’information générale et d’opinion, en premier lieu ceux à qui le géant américain n’a jamais rien donné, juste reversion pour avoir pillé son contenu sans contrepartie.
Enfin, une campagne politique de type carte-pétition « Ecrivez à votre maire et/ou votre président de communauté de communes » pour réclamer une mise en place de l’Humanité parmi tous les journaux dans les bibliothèques/médiathèques publiques.
L’heure est à la mobilisation de tous les salariés de l’Humanité pour assurer sa survie et son indépendance.