Après avoir fermé leurs portes aux visiteurs extérieurs, les Ehpad – publics comme privés – ont pu s’entrouvrir, lundi 20 avril, avec un droit de visite « limité » accordé aux familles.
Dès le début de la crise sanitaire, la Cgt a alerté sur la grande détresse des salariés, insuffisamment protégés, et sur l’hécatombe. « Après deux rapports et une mission sur l’état catastrophique des Ehpad et le manque de moyens alloués à la dépendance, explique-t-elle dans un communiqué, il faut à nouveau une situation de crise sanitaire pour se rendre compte du sort réservé aux personnes âgées dans notre pays. »
Les faits ont confirmé ces craintes : au 19 avril, sur les 19 700 décès déplorés en France, plus de 7 649 concernaient des résidents des établissements médico-sociaux.
La situation née de l’épidémie a aggravé une réalité qui préexistait, sur fond d’affaiblissement du système de santé et médico-social public, chroniquement sous-doté. Cela pose à nouveau, avec force, la question de la prise en charge et du financement de la perte d’autonomie, qui devrait concerner 2 millions de personnes d’ici à 2040.
Pour la Cgt, cela ne peut se faire qu’en intégrant un « droit à l’autonomie » dans la branche maladie de la Sécurité sociale, financé en partie par l’arrêt des exonérations de cotisations qui, en 2018, ont atteint 50 milliards d’euros.