[Industrie] Luxfer, Plaintel et les autres

Par deux fois ces dernières semaines, Emmanuel Macron a déclaré qu’« il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché ».

Finira-t-il alors par nationaliser l’usine Luxfer de Gerzat, dernier établissement européen de production de bouteilles d’oxygène médical ? Depuis des mois, les anciens salariés dénoncent la fermeture de ce site qui, en 2018, avait enregistré une hausse de 58 % de ses bénéfices.

Début avril, cinq organisations de la Cgt – l’Ud 63, le comité régional Auvergne-Rhône-Alpes, les fédérations Santé-Action sociale et Métallurgie, et la Cgt d’Air Liquide – réclament de l’État qu’il passe à l’acte et « donne les directives qu’il faut au ministère de l’Économie pour nationaliser l’usine Luxfer de Gerzat ». Une requête renforcée par le dépôt de deux propositions de loi, l’une émanant de la France insoumise, l’autre du Parti socialiste, visant la nationalisation de l’entreprise.

Dans les Côtes-d’Armor et les départements voisins, c’est toute une région qui se démène depuis des semaines pour sauver l’usine de Plaintel qui, jusqu’en 2010, fournissait les hôpitaux en leur livrant jusqu’à 200 millions de masques chaque année. Fermée il y a un an et demi par Honeywell puis transférée en Tunisie, elle est devenue un symbole des abandons industriels. Début avril, les autorités régionales ont fait savoir dans un communiqué commun qu’elles étaient « prêtes à relancer une usine de masques à Plaintel » à condition que « l’Union européenne et/ou l’État s’engagent dans des commandes stratégiques de long terme ».

Plus cocasse : cette bataille engagée pour sauver l’usine pharmaceutique Famar à Saint-Genis-Laval (69) en cessation de paiements depuis juillet 2019. C’est sur un quiproquo laissant supposer que cet établissement spécialisé dans la Nivaquine produisait de l’hydroxychloroquine qu’une mobilisation s’est engagée. Dans tous ces cas, ce sont les moyens de santé qui sont questionnés… Et la parole de l’État tarde à se concrétiser.

M. H.

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