À Eurodisney, 1 300 salariés précaires réintégrés  !

 

Eurodisney a reculé et réintégré l’intégralité des intermittents et Cdd à qui il avait signifié une rupture anticipée pour cause de « force majeure ».

Au départ, tout est écrit : plus de 1 300 Cdd, dont de nombreuses et nombreux artistes et techniciens se voient invités – par un mail intitulé « Rupture amiable de votre contrat de travail » – à souscrire à leur licenciement sec, sans indemnité. Quarante-huit heures auparavant, les mêmes avaient reçu un courrier les assurant de la mise en place de l’activité partielle. Entre-temps, onc’Picsou à fait ses comptes et réalisé que le Covid pouvait offrir des opportunités… comptables. Musiciens, comédiens, cascadeurs et de nombreux techniciens, costumières et maquilleuses sont concernés, mais chacun est renvoyé à son cas et la direction seule maîtrise l’ensemble du dossier.

 

Plusieurs salariés non syndiqués travaillant sur les répétitions de nouveaux spectacles chez Eurodisney alertent la Cgt. Un échange entre les trois syndicats du Spectacle, leur fédération et la fédération Cgt du Commerce permet de dénombrer 90 artistes et techniciens concernés. Pendant ce temps, les salariés restent dans l’angoisse d’une décision à prendre sous quarante-huit heures, sans en maîtriser les conséquences. Les syndicats invitent les salariés à ne rien signer, afin de ne pas perdre leurs droits salariaux ni ceux du dispositif d’activité partielle. La direction passe à l’acte, invoquant un cas de « force majeure ». La Cgt signifie alors à la direction qu’elle ne compte pas en rester là, soulignant à quel point l’argument de la « force majeure » est fragile juridiquement.

 

À la suite d’un Cse extraordinaire, la direction cède, et les 90 salariés intermittents recouvrent leurs droits. Dès le lendemain, la Cgt est assaillie de sollicitations de salariés n’ayant pas encore signé leurs contrats et souhaitant faire reconnaître ces promesses d’embauches. La Cgt saisit le ministère de la Culture, l’Inspection du travail, et active les réseaux sociaux afin d’informer le plus grand nombre de professionnels du spectacle régulièrement engagés par Disney. Au final, elle obtient la réintégration de 350 intermittents et de 950 saisonniers. Les happy ends ne sont décidément pas écrits à l’avance…

 

P. T.

 

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