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Cette crise du travail dans les entreprises et administrations peut-elle être isolée de la crise politique et démocratique que nous connaissons en France, en Europe, aux États-Unis ? Peut-on imaginer une seconde que le syndicalisme ne réponde pas aux aspirations idéologiques, à la révolte contre les rapports de domination femmes-hommes ou à la révolution numérique ?

Assurément non, à moins de laisser la place aux imposteurs.

Adepte de la stratégie du choc, Macron met en œuvre des mesures de fond à un rythme endiablé, visant l’asphyxie des oppositions et la sidération et l’expectative du plus grand nombre.

Il se comporte comme le PDG d’une multinationale qui s’appellerait la France et dont les actionnaires sont les 1 % des plus riches détenant l’essentiel des leviers des commandes économiques et médiatiques.

Il a bénéficié de la hausse du chômage et du discrédit des partis politiques. Il a profité d’une montée populiste de l’extrême droite raciste face à la crise sociale, la peur des attentats, des flux migratoires et son lot de drames humains résultant des régimes dictatoriaux, des guerres, des catastrophes climatiques.

Surfant sur le « dégagisme » des appareils politiques, il prône le ni droite, ni gauche qui est en fait un virage vers une radicalité libérale. Il assume une dictature de la doctrine économique où les choix politiques sont soumis aux lois du marché, eux-mêmes au service de la finance.

Ce brouillage droite-gauche va de pair avec un brouillage public-privé.

Ce gouvernement soi-disant post-idéologique est fondé sur la supériorité du management du privé, à tel point qu’il est de plus en plus difficile de penser l’intérêt général.

L’État ne cherche plus à planifier l’économie ou à construire un secteur public, il se donne comme objectif d’organiser les marchés privés et le secteur public devient un lieu où se construisent les parts de marché du privé.

La modernité de Macron ? Il l’a empruntée à Adam Smith, (1729 – 1793), et sa main invisible du marché. Se mettre en marche avec des idées du 18ème siècle, on a vu mieux comme vision d’avenir !

Mais il ne faut pas sous-estimer les ambitions du gouvernement. La régression des droits sociaux n’est qu’un dommage collatéral.

Ce mandataire libéral est un ardent défenseur de la monarchie. Il aime le pouvoir personnel et combat les contre-pouvoirs.

Concernant la réforme du code du travail, il ne s’agit plus de véritables négociations, mais de mises en scène : les partenaires sociaux peuvent toujours faire entendre leurs voix, mais c’est l’exécutif qui à la main et les conclusions de fond sont déjà écrites.

L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) est formel : cette réforme qui prévoit de rendre le marché du travail plus flexible et sécuriser juridiquement le licenciement, s’est traduite dans d’autres pays, qui ont mis en place ce genre de mesures, par un effet récessif sur l’emploi.

Macron se présente comme le nouveau leader de l’Occident pour renforcer le capitalisme fort des appuis de la finance. Et il assume.

Texte mis en ligne le : 20 mars 2018
Version mise à jour le : 20 juin 2018

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