EDITO : Structures syndicales/ démocratie syndicale

Par André Jaéglé, président de l’IHS Ugict CGT

Un colloque intitulé « Le syndicalisme professionnel, organisations et structures (de 1960 aux années 2000) », s’est tenu à l’initiative de l’IHS confédéral les 21 & 22 novembre derniers. Le grand mérite de ces colloques de l’IHS est d’être une coproduction d’historiens professionnels (le plus souvent des universitaires) et de militants (souvent retraités mais toujours militants). Il est difficile pour un militant de se saisir des faits de la vie syndicale et sociale avec tout le recul nécessaire au travail d’histoire.

Les historiens de métier ont, quant à eux tout à gagner à se frotter à d’anciens responsables syndicaux et mieux percevoir ainsi les réalités vécues à l’intérieur du mouvement syndical. C’est peut-être un manque de frottement de ce genre qui explique la quasi absence de l’Ugict dans l’« Histoire de la CGT » publiée il y a quelques années. La création, au sein d’une organisation de lutte de classe, d’une structure spécifique d’organisation pour les Ictam, ce n’était pourtant pas un détail de l’histoire !

Des structures, parlons-en. S’il fallait retenir une seule idée de ce dernier colloque, c’est que les questions de structures sont tout sauf des questions d’organisation administrative, des questions d’intendance qui doit suivre. La démonstration nous en a été donnée par les exposés des militants de différentes fédérations. Et, deuxième enseignement, lorsqu’une transformation des structures devient nécessaire, la condition pour que cela se passe bien est qu’il faut partir de la base et non du sommet. Exemple positif : le regroupement de trois fédérations initialement distinctes, dans la « Fédération Textile, Habillement, Cuir ». Des cas en sens inverses nous ont été présentés.

Partir de la base c’est ce qui a permis aux directions de l’Ugict, à partir des années 80 du siècle dernier (eh oui, l’Ugict traverse les siècles !) de faire vivre ses structures spécifiques en dépit de la répugnance de nos camarades à les mettre en place dans de trop nombreuses entreprises. La spécificité des structures, c’est autre chose qu’une simple diversification de l’activité en fonction des catégories (femmes, jeunes etc.). C’est ce que nous nous sommes efforcés de démontrer dans la communication intitulée « Les ICTAM : diversification et/ou spécificité ? Le long combat de la démocratie syndicale » dont le texte est publié ci-après.

Démocratie syndicale ? Ça va chercher loin ! Lorsqu’on « gratte » on s’aperçoit que c’est la convergence des organisations de base de la CGT (les syndicats d’entreprise) sur les positions d’un syndicalisme de classe qui fait problème. Et, si on gratte encore un peu, la question devient « comment s’élaborent les positions de classes ? En partant du bas ou en partant du haut ? »
La réponse semble aller de soi, à ce « détail » près que la CGT est le syndicat de tous les salariés. Avec chacun ses références politiques et/ou idéologiques, assumées ou non. Comment voyez-vous la chose, chers lecteurs ?

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