Depuis la mise en place du système de retraite solidaire et par répartition à la Libération, il y a peu de moments où il n’ait fallu se battre pour le défendre et assurer sa pérennité.
Ce système a été mis en place un moment où le pays était exsangue et a participé à son redressement. Cet épisode suffirait d’ailleurs à montrer que les raisons régulièrement avancées pour porter des coups à notre système de retraite, tournant autour de l’équilibre financier des régimes ou de déficits prévisionnels plus ou moins bidon selon les époques, sont des arguties de mauvaise foi.
La bourgeoisie française, le patronat et les forces à son service ont toujours considéré comme inadmissible d’être ainsi désavantagés en ne pouvant utiliser cette manne financière dans leur combat économique et financier avec leurs homologues d’autres pays. Pour eux les sommes destinées à assurer de façon fiable les retraites de génération en génération sont des sommes stérilisées.
Leur idée fixe, c’est la capitalisation et les fonds de pension.
Leur rêve, c’est de pouvoir disposer d’une force de frappe financière beaucoup plus conséquente sur les marchés et dans la compétition économique mondialisée.
Loin d’une question technique, nous sommes là sur un choix de société où seul le rapport de forces permettra, aujourd’hui comme hier, de maintenir et de développer une conquête majeure du monde du travail.
Jean-François Bolzinger – octobre 2022