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Une vision globale, des réformes partielles, une cohérence.

Quoi de commun entre la réforme de l’Ena, la réforme de retraites, le « droit à l’erreur », la misère des services d’urgences hospitaliers et la convergence numérique appliquée aux services publics ? Tous ces éléments participent, comme ceux d’un puzzle, d’un ensemble éclaté mais cohérent : la réforme de l’État. Déjà mis en œuvre ou en voie de l’être, ces projets s’inscrivent dans une transformation de la Fonction publique aux allures de grand chambardement. C’est que la philosophie dont ils procèdent est en rupture totale avec celle de l’État social, même avec toutes ses limites. Considéré comme une entreprise, géré comme tel, l’État est sommé de remplacer la notion d’intérêt général par celle de compétitivité...

Édito

Toutes et tous unis pour une autre réforme des retraites !

En refusant d’augmenter la part des richesses affectée aux retraites, et compte tenu de la croissance du nombre de retraités, le système envisagé par le gouvernement ferait baisser le niveau, voire le montant de l’ensemble des pensions, liquidées avant ou après la réforme.
Pour l’occulter, il multiplie les diversions : du faux débat entre âge pivot et allongement de la durée de cotisation, en passant par le jeu malsain du « qui sera moins perdant que son voisin », tout est bon pour diviser le monde du travail et escamoter la seule question qui compte : dégager un financement garantissant la continuité du niveau de vie lors du passage à la retraite.
Aussi le gouvernement ne recule devant aucune argumentation fallacieuse ou populiste : « Ceux qui auront un emploi stable et une carrière relativement ascendante devront subir une baisse plus importante de leur retraite que ceux dont les carrières sont plates et hachées… Au nom de la solidarité » !
Or, s’il est exact que les cadres ou les fonctionnaires seraient plus fortement touchés par une réforme prenant en compte l’ensemble des salaires d’une carrière, il n’y aurait aucune redistribution en faveur des plus modestes ! Le seul vrai bénéficiaire serait le capital, exonéré de tout nouvel effort de financement.
Prendre les cadres et les agents des services publics comme têtes de Turc participe d’une double logique : porter un nouveau coup aux statuts et à la reconnaissance des qualifications.
D’où l’enlisement de la négociation sur le statut cadre avec un Medef qui refuse une définition nationale assise sur la reconnaissance du diplôme et la validation des acquis de l’expérience.
Détruire les droits des cadres ferait dévisser toute la cordée du salariat, en tirant vers le bas l’ensemble des grilles salariales.
Il faut dire non au partage de la pénurie et à la désunion du salariat. La forte mobilisation des urgentistes et des salariés de la Ratp prouve que l’unité d’action syndicale permet de rétablir la confiance et de rassembler.
Il faut imposer dans le débat national des propositions fondées sur les besoins et le vécu au travail : prise en compte des années d’étude, reconnaissance des pénibilités, taxation des entreprises dégressive au fil de la réduction des inégalités femmes-hommes, augmentation modérée et progressive des cotisations retraite, suppression des exonérations.
Dans cet esprit, l’Ugict-Cgt va imprimer en masse un spécial Cadres infos, conçu comme un outil de déploiement durable pour mobiliser l’encadrement, notamment en période d’élection au Cse, contre le « cadre bashing » ambiant et pour une réforme des retraites garantissant le maintien du niveau de vie et des solidarités renforcées.
Marie-José Kotlicki
coSecrétaire générale de l’Ugict-Cgt
Directrice d’options

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