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L’égalité par le petit bout du poste
Chez Turbomeca Pau, la direction se prépare à expérimenter un tout nouveau mode de rémunération au nom de l’égalité salariale. Ce système devrait faire disparaître les grilles de classification fondées sur les diplômes, la formation initiale ou l’expérience des salariés, pour ne tenir compte que du poste tenu. Une « révolution » qui menace les garanties collectives de tous les salariés de l’établissement – qu’ils soient hommes ou femmes – et qui fragilise le combat pour l’égalité de genre dans l’entreprise. Indépendantes...
Les inégalités recomposées
Inscrites dans le renouveau du travail indépendant, les femmes non salariées forment un groupe composite dans les métiers de l’agriculture, de l’artisanat...Elles sont aussi très présentes
au sein des professions libérales et ont investi le champ de l’auto-entreprenariat. Pour certaines, déçues ou exclues du salariat, l’indépendance apparaît comme une voie presque idéale pour gagner en liberté et mieux articuler travail et vie de famille. Un leurre...
L’égalité de genre bouscule l’ordre social
Le 8 mars 2018 aura été porté par une vague protestataire d’ampleur mondiale contre les violences faites aux femmes. Comment articuler ce mouvement social aux enjeux de libération des individus au travail ? Notre table ronde avec Mylène Casimir, référente femmes- mixité pour la fédération Banques et Assurances ; Ophélie Labelle, membre de la commission exécutive de la fédération Santé-Action sociale, responsable du collectif femmes-mixité ; Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de l’Ugict-Cgt, élue à la commission exécutive confédérale et pilote du collectif femmes-mixité ; Pierre Tartakowsky, pour Options.

Édito

Émancipation mondiale
Après #metoo, le 8 mars aura permis de mesurer la renaissance du mouvement d’émancipation des femmes.
En Espagne, ce sont plus de 5 millions d’Espagnol·es qui se sont mis·es en grève, à l’appel de l’ensemble des syndicats et des associations féministes. En Iran, la mobilisation monte contre le port obligatoire du voile. En Argentine et en Irlande la bataille pour la légalisation de l’Ivg est relancée. Quant à l’Islande, elle continue à montrer la voie avec une loi instaurant une obligation de résultat pour les entreprises en matière d’égalité salariale à partir du 1er janvier 2018.
En France, la Cgt a initié une unité inédite des 8 organisations syndicales autour d’une plateforme revendicative au titre clair « Pour l’égalité, nous voulons des actes » en la conjuguant à l’appel à mobilisation du collectif #8mars15h40. Emmanuel Macron a donc été contraint de rompre avec les discours sans lendemain et de reprendre la revendication de longue date de la Cgt : la mise en place d’une obligation de résultat en matière d’égalité salariale, assortie à des sanctions.
L’unité et la mobilisation impulsées par la Cgt nous ont donc permis de marquer un essai. Reste à le transformer, en obtenant l’augmentation des effectifs de l’Inspection du travail et un outil de mesure des inégalités salariales prenant en compte l’ensemble des variables pénalisant les femmes : le moindre déroulement de carrière, la dévalorisation des métiers dans lesquels elles sont concentrées, la part variable de la rémunération et les temps partiels. Reste aussi à gagner de vraies mesures contre les violences sexistes et sexuelles au travail, éternel angle mort. Alors que l’élévation du niveau d’éducation des femmes nous permet de nous approcher de 40 % de femmes chez les cadres, il nous faut aussi porter un discours spécifique, pour répondre au « plafond de mère » qui pénalise la carrière des femmes cadres, sans oublier le « plancher collant » auquel sont scotchées la majorité des femmes enfermées dans la précarité des temps partiels et des horaires atypiques.
Loin d’être une « guerre des sexes », la dynamique de la mobilisation des femmes est un levier pour retrouver le sens du progrès pour toutes et tous, et gagner par exemple une définition de la responsabilité professionnelle qui ne passe pas par la disponibilité permanente. Il s’agit d’un point d’appui pour articuler les aspirations sociales et sociétales et pour mettre Emmanuel Macron devant ses contradictions. Comment se prétendre président de la cause des femmes quand on veut supprimer 120 000 postes de fonctionnaires, occupés principalement par des femmes et vecteurs de leur émancipation des tâches ménagères (santé, éducation, personnes âgées dépendantes…) ? Comment vouloir supprimer les inégalités salariales tout en mettant en place la rémunération au mérite des fonctionnaires ?
Les prochains rendez-vous de mobilisation syndicale et féministe sont prévus le 15  mars, avec les salarié·es des Ehpad, et le 22  mars, avec les fonctionnaires et les cheminot·es. Sophie Binet Secrétaire générale adjointe 
de l’Ugict-Cgt

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