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Le syndicalisme est aujourd’hui à la croisée de multiples démarches qui visent à en amoindrir le rôle et la portée. Alors que la « répression quotidienne » continue de sévir, une série de lois engagées ces dernières années visent à limiter, à restreindre ou à domestiquer les libertés fondamentales liées à l’exercice syndical. Au-delà, ce sont les solidarités collectives qui sont en ligne de mire. Pour autant, ces agressions percutent l’aspiration croissante des salariés à s’exprimer, à s’organiser, à peser sur leur travail, son organisation et ses finalités.

Ainsi, même dans le cadre restreint du cse, les élections voient surgir de nouveaux visages, de nouvelles énergies militantes. table ronde avec caroline Blanchot, Jérémie Jaeger et Alexis Monnet, animée pour options par Martine Hassoun.

Édito

Les hôpitaux révélateurs de crise

Après huit mois de mobilisation, le mouvement des urgences continue à s’amplifier et fait tache d’huile sur l’ensemble du secteur de la santé et de l’action sociale. Et pour cause. En vingt ans, du fait du vieillissement de la population, de la baisse du nombre de généralistes et de la fermeture de 100 000 lits dans les hôpitaux (et notamment de la moitié des maternités !) la fréquentation des urgences a doublé. Et le Wall Street Management, avec la tarification à l’activité, a accentué la pression sur les soignant·es par la généralisation d’une politique du chiffre dans un secteur où l’essentiel tient justement dans l’humain, dans le non-quantifiable.

Cerise sur le gâteau, au lieu des créations de postes et revalorisations salariales revendiquées, le gouvernement persiste et signe en exigeant, dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, 4 milliards d’euros d’économies supplémentaires sur les dépenses hospitalières en 2020 ! Pourtant, il suffirait de supprimer les exonérations de cotisations sociales qui atteignent des records (65 milliards annuels !) pour retrouver les moyens d’assurer une protection sociale de qualité pour toutes et tous.

Plusieurs accidents mortels aux urgences ont déjà montré à quel point cette politique d’austérité était dangereuse. Au-delà, elle enferme les agentes et agents dans une impasse mortifère, accentuée par la responsabilité professionnelle décrite par Christine Renon, directrice d’école à Pantin, dans sa lettre d’adieu : « J’ai une boule dans la gorge et envie de pleurer tellement je suis fatiguée. Les directeurs sont seuls [...]. Tout se passe dans la violence de l’immédiateté. Ils sont particulièrement exposés et on leur demande de plus en plus sans jamais les protéger. Je n’ai pas confiance [dans le] soutien et la protection que devrait nous apporter notre institution. »

Continuer à bien faire son travail au détriment de sa santé et de sa vie personnelle, ou accepter la dégradation du service public et être acteur de la maltraitance institutionnelle ? C’est pour empêcher l’enfermement dans cette alternative que la mobilisation est indispensable. Il est temps de combler le fossé entre l’utilité sociale des métiers du soin, de l’éducation et du relationnel – exercés majoritairement par des femmes bien sûr – et leur reconnaissance financière. Une grande journée d’action est annoncée dans la santé le 14 novembre. Elle sera suivie, le 5 décembre, d’une journée de mobilisation unitaire et interprofessionnelle sur les retraites.

Sophie Binet

cosecrétaire générale de l’Ugict-Cgt

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