En soutien aux étudiants
Tout comme l’intersyndicale (Cgt, Cftc, Fo, Cfdt, Fsu, Unsa et Sud) de l’établissement, la Cgt-Agri a apporté son soutien aux étudiants d’AgroParisTech. Depuis le début du processus en effet, « nous avons marqué notre opposition au projet de vente », souligne Thomas Vaucouleur, enseignant et cosecrétaire de la Cgt-Agri, parti à la rencontre des étudiants grévistes pour échanger avec eux et comprendre leurs demandes. Cette opposition est notamment motivée par le fait que le regroupement des grandes écoles parisiennes sur le plateau de Saclay, dans l’Essonne, ne garantit en rien, pour le syndicat, une amélioration des conditions d’étude et de travail, des étudiants comme des personnels. La cession du domaine de Grignon à un investisseur privé, destinée à autofinancer ce regroupement, serait pour lui « une erreur sur les plans à la fois économique, écologique, patrimonial et social ».
Cela ne peut donc se faire en catimini, affirment en substance les organisations syndicales. Provoquer un débat public, en levant le voile sur le contenu des candidatures et les dérives du projet, est d’ailleurs l’un des apports du blocus étudiant.
Ingénieur d’étude à AgroParisTech, animateur du collectif Enseignement supérieur de la Cgt-Agri et administrateur salarié, Pablo Granda en témoigne : « Comme administrateurs, nous devons voter sans avoir tous les éléments de la vente. Ce sont par exemple les étudiants qui ont obtenu les informations sur la structure et la composition du jury. » Le sujet a toujours été sensible. Lors d’un comité technique ministériel organisé en distanciel le 24 mars, l’intersyndicale a souhaité donner la parole aux étudiants. « Au prétexte que ce n’était pas à l’ordre du jour, l’administration a coupé la visioconférence. À la reprise, nous avons décidé de lire leur déclaration », poursuit Pablo Granda. Lors de ce comité, l’intersyndicale a demandé de « surseoir à la vente ».
Christine Labbe