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Bac « Covid » : dernière épreuve, Parcoursup

Article mis en ligne le 30 mai 2021, publié dans Options n° 667

Après deux années difficiles, les futurs bacheliers attendent avec appréhension le verdict de la plateforme d’accès à l’enseignement supérieur.

Le bac 2021 sera, comme en 2020 (95,7 % de réussite), une formalité. Sauf que cette première session du bac Blanquer a cumulé les couacs : il se termine avec une épreuve de philosophie, pour l’heure maintenue mais dont la note ne comptera que si elle est meilleure que celle de contrôle continu (!) et un « grand oral » encore hypothétique mais auquel le ministre tient coûte que coûte, quitte à l’aménager. Les lycéens s’inquiètent surtout de ce que vaudra vraiment leur « bac Covid », essentiellement basé sur le contrôle continu, donc sur des évaluations difficilement comparables au niveau national.

La tension s’avère d’autant plus grande à l’approche du 27 mai, date à laquelle la plateforme d’orientation dans l’enseignement supérieur Parcoursup donnera ses premières réponses aux vœux des élèves de terminale. Là aussi, en fonction de critères très aléatoires. La crise sanitaire a accentué les inégalités de conditions d’études. Certains lycées privés n’ont d’ailleurs eu aucun scrupule à spécifier que leurs élèves, contrairement à d’autres, avaient pu suivre leurs cours en 100 % présentiel aussi longtemps que les préconisations ministérielles l’avaient toléré. De nombreux bacheliers n’ont pas travaillé l’ensemble des programmes du nouveau bac, ce que le ministre a fini par admettre puisqu’il a annulé la plupart des épreuves écrites ou orales.

Le contexte semble avoir eu un autre effet : la tendance de nombreux lycées à surévaluer et à surnoter leurs élèves. Parcoursup n’a d’ailleurs pas pris en compte les notes du troisième trimestre 2020. D’après les remontées des vœux sur la plateforme, les filières qui ont le moins souffert de la crise sanitaire sont plus demandées, ainsi des Bts, mais aussi des classes préparatoires, et des filières médicales (9 % des vœux – hors apprentissage – se portent sur une école d’infirmière).

Parcoursup enregistre cette année 64 100 primo-inscrits, mais 931 000 candidats, le surplus étant principalement dû à des réorientations. Une note ministérielle concède d’ailleurs qu’il est difficile d’évaluer l’impact de Parcoursup sur le léger recul des échecs en première année (– 5 points) car de nombreuses filières (comme les Staps) sont devenues plus sélectives et se sont fermées à des bacheliers plus modestes. La proportion en L1 de bacheliers issus d’un milieu social défavorisé est passée de 26,3 % en 2016 à 23,6 % en 2018. Le taux d’étudiants issus des bacs pro diminue aussi, de 7,6 % à 4,9 %, au profit des bacs généraux.

Valérie Géraud

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