Multinationales ➾ plainte contre Téléperformance

 

Géant de l’externalisation basé à Paris pour des clients comme Amazon, Apple ou Google, le groupe Téléperformance est, depuis la mi-avril, sous le coup d’une plainte pour violation des droits des travailleurs lors d’épidémie de Covid‑19. Déposée auprès du gouvernement français, cette plainte émane d’une coalition de syndicats pour non-respect des principes directeurs de l’Ocde à l’intention des entreprises multinationales. C’est la première depuis le début de la crise sanitaire, note en substance Uni Global Union dans un communiqué. En effet, les gouvernements sont tenus de veiller à ce que les multinationales présentes sur leur territoire respectent un certain nombre de principes, comme la santé et la sécurité des travailleurs ou la liberté syndicale.

 

Employant quelque 330 000 personnes, Téléperformance est présente dans 80 pays. La plainte concerne une dizaine d’entre eux, dont les Philippines, la Colombie mais aussi, au sein de l’Union européenne, le Portugal, la Grèce ou la France. Dans l’Hexagone, l’action est menée en coopération avec les fédérations Cgt Fapt et des Sociétés d’études, ainsi qu’avec les fédérations concernées de Fo et de la Cfdt. Globalement, l’Uni dénonce des conditions « insalubres et choquantes, comme le fait que des centaines de travailleurs aient dû dormir sur les sols surpeuplés des centres d’appels et que de nombreux employés aient partagé des équipements, tels les casques d’écoute, pendant la crise du coronavirus ». Au Portugal, un centre d’appels a été fermé par les autorités sanitaires après la découverte de plusieurs cas de contamination.

 

En France, trois établissements de Téléperfomance ont dû fermer temporairement face à un risque « sérieux, grave et imminent » pour l’intégrité physique des salariés. Un d’entre eux, précise l’Uni, gérait «  le standard téléphonique du gouvernement français concernant le Covid‑19 ». La plainte, enfin, dénonce les représailles exercées à l’encontre des salariés qui se sont syndiqués pour obtenir les protections nécessaires. La coalition exige également la réintégration de dirigeants syndicaux licenciés.

C. L.