Depuis de longues années, nous constatons une lente perte d’audience de la CGT lors des élections. Une raison est que le salariat se renouvelle avec plus de jeunes et plus d’ICT dans nos entreprises.

Cela veut-il dire que nos repères, nos pratiques et nos actions ne sont pas en adéquation avec les attentes de ces salariés ?

Alors que nos analyses du contexte économique et social sont d’une grande qualité par la pertinence du décryptage et les revendications proposées, les salariés n’accrochent pas. Qu’attendent-ils des syndicats ? Quelle image ont-ils de la CGT ?

Le baromètre d’image des syndicats réalisé chaque  année à la demande de la CGT, montre qu’une majorité des français et des salariés public/privé ne font pas confiance aux syndicats. Même si la CGT est celui qui obtient le plus la confiance des français (44%), ce n’est pas le cas parmi les salariés du privé (39% derrière la CFDT 41%).

Pour remonter la pente, nous devons rechercher la crédibilité de notre CGT par des revendications dans lesquelles tout le salariat se retrouve et soutenues par une communication moderne répondant aux attentes des plus jeunes et des ICT.

La démarche syndicale en question

Aujourd’hui, beaucoup de nos collègues ICT ne se retrouvent pas dans les prises de position du « syndicat officiel et catégoriel» des ingénieurs, cadres et techniciens. La CGT aspirant à représenter l’ensemble des salariés, nous devons mettre en place des démarches syndicales et plans de communication adaptés pour gagner de  nouveaux adhérents et de nouveaux électeurs.

Tout d’abord, y a-t-il une seule façon de communiquer vers nos catégories ? Le meilleur moyen de le déterminer est de regarder autour de soi quand on est soi-même un ICT ou de visiter les bureaux d’études, les bureaux administratifs ou les sites où nos catégories travaillent. Cette simple énumération montre déjà que les moyens devront être différents. On ne peut pas se contenter de distribuer un tract lorsque les ICT de l’entreprise sont tout le temps en clientèle ou en télétravail. On ne peut pas non plus arroser de mails ou distribuer des tracts « à rallonge » lorsque les collègues sont déjà confrontés à une centaine de messages par jour et à une surcharge de travail.

L’UFICT forge des outils de communication

L’UFICT communique depuis de nombreuses années par des publications périodiques destinées aux militants (courrier de l’UFICT) ou aux salariés (lettre de l’UFICT) et des outils d’information sous forme papier (plaquettes, tracts). Nous avons essayé de développer un style rédactionnel varié en démultipliant les rédacteurs au-delà du secrétariat et en favorisant des témoignages de militants. A noter que les plaquettes thématiques, mises à disposition gratuitement par la fédération sur demande des syndicats, ont connu un grand succès auprès des salariés.

La communication fédérale évolue

La communication de notre fédération a été réorganisée avec un nouveau site internet et un mensuel fédéral «décloisonné» incorporant le courrier de l’UFICT. Cela permettra, nous l’espérons, de mieux faire passer les messages de l’UFICT dans toutes nos bases syndicales. En effet, nous rappelons que l’UFICT n’est pas une fédération parallèle mais bien l’outil fédéral de la métallurgie pour s’adresser spécifiquement à nos catégories afin que le salariat soit uni au-delà de nos spécificités, créées par la nature de notre travail.

Comment exploiter les outils numériques ?

En complément de ces supports papier de communication, nous avons travaillé avec l’UGICT au développement d’un forum destiné aux membres de la Commission Exécutive de l’UFICT, pour échanger des documents, analyses autour de différents sujets. Si nous ne sommes pas précurseurs sur l’idée d’une coopérative numérique (ou réseau social syndical), la nouveauté est dans la façon dont nous l’avons mise en place : c’est la demande des utilisateurs qui a façonné son architecture et non l’inverse.  C’est à nous de réfléchir aux moyens de communication dont nous avons besoin et nous mobiliser pour les obtenir.

Nous avons aussi commencé à faire des vidéos de présentation des plaquettes ou sur des thèmes comme l’égalité femmes/hommes. Nous souhaitons continuer dans cette voie afin de fournir à tous un accès convivial à nos travaux et aussi permettre une meilleure appropriation de nos analyses et revendications.

Pour développer le potentiel de nos militants, ils ont été invités à des journées d’études thématiques à Montreuil mais aussi dans les territoires et dans les syndicats. C’est un autre volet de communication « live » et directe que nous pouvons développer.

Aujourd’hui beaucoup d’organisations CGT et de militants sont méfiants à l’égard des réseaux sociaux. Pourtant des exemples récents ont montré qu’ils pouvaient jouer le rôle de catalyseur pour le lancement d’un mouvement de grande ampleur (printemps arabes, loi travail en France). Faut-il investir ce champ qui fait partie du quotidien de nos jeunes collègues ? N’est-ce pas un moyen d’émancipation par rapport au matraquage médiatique fait par tous ces puissants lobbies qui nous gouvernent et nous contrôlent ?

Le congrès est une bonne occasion pour en discuter ensemble et nous comptons sur nos bases syndicales et les congressistes pour nous donner vos avis sur ce qui a été fait durant la mandature précédente et surtout pour nous apporter vos demandes, idées sur ce que nous devons développer pour le futur afin de permettre à notre CGT de répondre aux attentes de nos collègues ICT afin d’être crédible auprès de tous les salariés.