Exposition : 50 ans de l’Ugict-CGT

Discours d’inauguration de l’exposition des 50 ans de l’Ugict-CGT, par Marie-José Kotlicki, Secrétaire Générale. (17ème congrès de l’Ugict, 2014).

Cette projection dans l’histoire de l’Ugict est pleinement d’actualité.

Elle illustre les ressorts du syndicalisme parmi nos catégories à travers tout d’abord :

  • les besoins de prise en compte revendicatifs

On peut citer à ce niveau deux étapes historiques marquantes :
• début du 20ème Siècle, en réaction à la loi de la journée de 8 heures gagnée par le mouvement ouvrier, mais qui exclut du bénéfice les ingénieurs et cadres. Ces derniers commencent alors à s’organiser dans les entreprises de façon autonome, entre un patronat qui les déçoit et un mouvement ouvrier qui les attire et les repousse ;
• en 1945, où le syndicalisme cadre prend de l’ampleur confronté à la création de la Sécurité sociale avec un régime plafonné qui, là encore, pénalise l’encadrement.

 

  • le besoin d’espaces dédiés dans le syndicat pour confronter leur vécu et préoccupations

Ainsi, en 1963, la CGT crée l’UGIC qui devient l’UGICT en 1969 dans un souci de développement à une toute autre dimension de la syndicalisation des ICT.

La CGT franchit alors un cap dans le déploiement chez les ICT qui n’avaient depuis la Libération, au niveau interprofessionnel que la seule offre de la CGC et des syndicats autonomes, puisque la CGT avait refusé de créer en son sein un espace spécifique dédié.

  • Le besoin d’unité se manifeste dès la création des premiers syndicats d’entreprises techniciens et cadres, qui peu à peu se regroupent en unions interprofessionnelles.

C’est illustratif du continuum de préoccupations existant au-delà de la diversité des ICT et donc de la construction de cette identité de salariés qualifiés à responsabilités que sont les ICT d’aujourd’hui.

Plus proche de nous, les manifestations unitaires sur la RTT des cadres, les luttes sur le sens du travail et l’éthique professionnelle ou les aspirations à la reconnaissance des diplômes, telles les luttes des sages-femmes et des jeunes diplômés.

Notre parcours CGT via son Ugict, illustre aussi tout l’apport de cette construction du spécifique dans la CGT pour les ICT eux-mêmes et le monde du travail dans son ensemble.

Ainsi, l’IHS a préparé cette exposition en choisissant le parti-pris de la réaliser avec un classement particulier.

Organisé par thèmes et non par déroulé historique, il reflète une continuité de problématiques à travers les époques et la ténacité mise en œuvre pour les traiter.
• Les thèmes revendicatifs
Protection sociale et retraite complémentaire, droits démocratiques et libertés, emploi, temps de travail et formation, intervention dans la gestion et management.
• La diversité de la composante du salariat que constituent les salariés qualifiés à responsabilité
Avec notamment deux pôles : ingénieurs et cadres, techniciens et agents de maîtrise.
• Les questions sociétales
Féminisation, jeunes diplômés.
• Les modes d’actions propres aux ICT
Les luttes et les rassemblements.
• La spécificité des ICTAM
Avec la double nature liée à leur fonction où ils sont victimes et acteurs des stratégies des entreprises.
• L’organisation de l’activité spécifique
Dans la CGT prenant en compte cette spécificité et construisant l’unité du salariat.

À l’heure où l’enjeu du travail qualifié pose le défi du syndicalisme ICT de façon renouvelée, ces 50 ans d’histoire de l’Ugict-CGT sont 50 ans d’atouts pour une CGT représentative de tout le salariat.

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Publié dans Empreintes, bulletin de laison de l’IHS Ugict CGT (n°8, octobre 2014) :

Empreintes-8-oct2014

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