Les Ictam : diversification et/ou spécificité

LE LONG COMBAT DE LA DÉMOCRATIE SYNDICALE

LE SYNDICALISME PROFESSIONNEL, ORGANISATIONS ET STRUCTURES (DE 1960 AUX ANNÉES 2000)

Les ICTAM : diversification et/ou spécificité ?
Le long combat de la démocratie syndicale
André Jaeglé, président de l’IHS de l’Ugict

 

« En dépit des variations de leurs périmètres et de tensions corporatives en leur sein, les fédérations professionnelles ont été le cadre de formation de solidarités et d’identités. »

Extrait de l’appel à communication

Solidarité versus identité ? En ces temps d’horizontalité, de négation quasi-dogmatique des hiérarchies et, EN MÊME TEMPS, de rudes rappels aux réalités, il vaut la peine d’examiner avec un recul suffisant le cas des ingénieurs, cadres, techniciens, agents de maîtrise et professions assimilées (les ICTAM).

Généralement, on débat à l’aide des mots. Mais un même mot, une même phrase sortant de deux bouches différentes sont porteurs d’expériences, de pensées et d’intentions différentes, voire opposées. Ainsi, le mot « réformisme » possède, aujourd’hui encore, un pouvoir disqualifiant au sein d’une organisation qui entend rester fidèle à sa vocation socio-transformatrice originelle, donc révolutionnaire au sens large.

S’agissant de l’Ugict, « structure spécifique » dans la Cgt, c’est le sens des mots « diversification » et « spécificité » qui a fait problème. C’est ce que nous nous proposons de traiter dans cette communication.

Avant 1960

Dès l’admission des ICTAM dans la CGT, il faudra résoudre un problème de structure. Le même, à première vue, que celui du passage quelques dizaines d’années plutôt, des syndicats de métiers aux syndicats fédérés par branches industrielles. À première vue seulement, car on découvrira peu à peu que, cette fois, le « méta-problème » était celui de la démocratie syndicale. Au début du XXème siècle, il s’agissait d’unifier un mouvement autour d’une perspective révolutionnaire, quitte à nier l’identité de métier. En 1936-37, la spécificité de structure frappe à la porte sans dire son nom : exigence de solidarité mais problème d’identité. Comment inclure « une spécificité d’identité » dans le général ? Comment faire cela sans se renier ?

Une fédération des techniciens ? Impossible dans une organisation de lutte de classe : sans structure fédérale commune, pas de solidarité face à l’adversaire de classe ! Alors tout le monde dans le même syndicat d’entreprise ? C’est la négation de l’identité des ICTAM. Inenvisageable : autant renoncer !

Solution, votée en congrès : un syndicat (ou une structure propre pour les techniciens dans l’entreprise et une représentation de la catégorie dans la direction fédérale. Cela, pour la métallurgie. De son côté, Marcel Paul, secrétaire général de la fédération que l’on appelait alors « de l’Eclairage », pousse à la création d’une organisation spécifique d’ingénieurs et cadres pour « solidariser le personnel ouvrier et les cadres et ingénieurs contre les directions » et « aider les cadres à s’organiser en toute indépendance et d’abord en dehors de toute influence patronale ». La place de ces catégories dans le processus de production rend la chose nécessaire.

La création, en 1946, du Cartel confédéral des ingénieurs et cadres supérieurs répondra à la même interrogation. La Cgt réunifiée se veut le syndicat de tous les salariés. Dans son rapport au 26ème congrès confédéral (avril 1946), Benoît Frachon signale « l’entrée dans une opposition active de catégories non prolétariennes de la population laborieuse, mécontentes et entrainées par l’élan de la classe ouvrière ». Mais il constate « qu’il est difficile d’établir une classification professionnelle pour les agents de maîtrise, techniciens, ingénieurs et cadres. [En conséquence] la CGT a donc décidé de laisser les commissions professionnelles établir leur propre classification et de limiter à cet égard le rôle de la Commission nationale à surveiller et à hâter le travail des commissions d’industrie ». La catégorie « I & C » en tant que telle est donc reconnue au niveau confédéral par le fait qu’on ne peut pas la traiter de la même façon que les ouvriers, d’où la création du Cartel. Mais, au même moment, la CGT se trouve placée devant le refus de la CFTC d’aller vers une réunification syndicale. Benoît Frachon en conclut qu’il faut se tourner vers la base : « une seule section syndicale par entreprise ». Le défi est toujours là : solidarité versus identité.

Viennent les grandes grèves de novembre-décembre 1947. Pour les cadres syndiqués à la CGT cela ne s’est pas bien passé. Les « ordres de grève » n’ont pas toujours été suivis. Se pose la question de la discipline syndicale . On pense pouvoir surmonter cet obstacle en remplaçant le Cartel par l’UGIC qui est une véritable structure, avec ses propres statuts, à la différence du Cartel « organisme de liaison entre les différents syndicats nationaux et seize cartels départementaux ». Mais on entre dans la période de régression. L’Ugic peinera à jouer son rôle… sauf dans le secteur de l’énergie avec le GNC.
C’est là que va murir, sur le terrain de la pratique syndicale, l’idée d’organisation spécifique en tant que forme de la démocratie syndicale capable d’introduire de l’identité dans la solidarité. Mais la maturation se développera sur un substrat idéologique d’origine externe, qui allait à l’encontre de la démocratie syndicale, à savoir la théorie de l’alliance de la « couche » des ingénieurs et cadres avec le « noyau » prolétarien. Référence idéologique sans doute nécessaire temporairement pour convaincre … convaincre qui et de quoi ? Question ouverte.

René Le Guen, secrétaire général du GNC de 1948 à 1959 puis président de 1959 à 1977, sera chargé de procéder à l’implantation de cet acquis expérimental dans la Confédération.

Années 1960-1969 : La spécificité entre en scène, mais…

Avec la Conférence nationale de 1963 et le congrès constitutif d’une nouvelle Ugic en 1965, la notion et le mot de « spécificité » entrent en scène . Mais c’est à la faveur de ce recul idéologique provisoire, dans la mesure où tout reconnus qu’ils soient, en principe, comme salariés, il est seulement offert aux I &C, une alliance avec les « vrais » salariés (implicitement alliance à prendre ou à laisser : qui c’est le proprio ? !). Cela dit, les structures spécifiques se mettent en place, non sans l’inévitable rigidité des néophytes que nous étions. Nous n’étions pas encore dans l’idée du « sur-mesure » lancée en 1992.

Le 3ème congrès de l’Ugict (mai-juin 1969) ouvre officiellement l’Ugic aux techniciens et agents de maîtrise. Parler d’alliance, dans leur cas, n’eut rien signifié : leur qualité de salariés à part entière n’était pas discutable. Mais leur identité spécifique ne l’était pas davantage et cela, dès l’origine en 1936 ! La « théorie » de l’alliance sera progressivement abandonnée (au moins dans le discours) dans la même période.

De l’alliance à la double nature, 1969-1979

La « spécificité » n’est encore, en quelque sorte, qu’un concept, une ligne de conduite, fruit théorique d’une expérience pratique développée en période d’extension des luttes. C’est ainsi qu’un jeune militant syndical, frais émoulu de Science-Po et commençant sa carrière à la RATP, reçoit le mot et la chose lorsqu’il découvre l’Ugict, au début des années 70 . Alain Obadia : « Au départ, la notion de spécificité était un concept : si on veut que les cadres se syndiquent à la Cgt, il faut créer des conditions favorables, donc des structures, au sein desquelles ils pourront discuter sans contrainte de leurs revendications et des formes d’action ».

Tel était pour Alain l’apport, on pourrait presque dire l’héritage de l’équipe constituée en 1963 autour de René le Guen, lequel commençait à songer au renouvellement.

Il se rend compte très vite que, dans la vie syndicale réelle, le combat général de l’Ugict se décline en centaines de combats particuliers. La spécificité concrète exclut une conception rigide des structures d’organisation. En 1975, il devient le secrétaire de Georges Séguy. Sa participation à la vie de la direction confédérale lui fait découvrir une réalité interne faite de conviction quant à la nécessité de structures spécifiques pour les Ictam mais aussi de réticences dans certains secteurs. Bien que mobilisé par les exigences de sa nouvelle fonction il ne perd pas de vue de l’Ugict. « Comment parler, quels mots trouver, comment faire percevoir l’utilité des structures spécifiques – c’est-à-dire, soyons clair, d’organisations syndicales propres aux Ictam dans l’entreprise, car c’est là-dessus que ça bute – l’utilité donc, pour la toute Cgt, et pas seulement pour les Ictam ? […] C’est ainsi que j’en suis arrivé à introduire la notion de double nature de l’Ugict. C’était début 1979, au Conseil national de l’Ugict où s’est discuté le projet de document d’orientation à soumettre au 7ème congrès en juin » .

Alain ne partait pas de rien : une réunion commune des deux commissions exécutives, celle de la Cgt et celle de l’Ugict-Cgt avait eu lieu dès 1977, le 24 mars. La question posée : comment faire pour que l’Ugict ne devienne pas une organisation parallèle à la Confédération, mais soit le moyen de susciter la convergence des luttes.

René Le Guen expose le problème :

« Au fur et à mesure que se développe et se renforce l’activité spécifique, il arrive que celle-ci rencontre des difficultés dans son expression et dans la réalisation d’activités interprofessionnelles, notamment au niveau des Commissions Départementales ou Locales ce qui, en retour, ne peut que gêner son développement au niveau des entreprises. […] Le développement de cette activité spécifique a des limites, dans la mesure où celle-ci tend à intervenir détachée de l’activité des autres catégories de travailleurs et par voie de conséquence, pourrait apparaître comme une activité parallèle au mouvement général. […] La caractéristique essentielle de l’activité spécifique c’est de favoriser la convergence avec les autres catégories de travailleurs et notamment avec la classe ouvrière, dans l’élaboration des revendications, dans leur expression, dans l’action. […] La convergence […] ne peut réellement s’effectuer que dans la mesure où l’activité et l’organisation spécifiques sont une composante à tous les niveaux du mouvement général . »

Plus loin :

« Ce rappel est d’autant nécessaire que bien souvent les mêmes mots couvrent des démarches et des activités différentes et le terme spécificité en est un car il tend à recouvrir ce qui touche aux multiples catégories. Dans le cas des I.C.T., l’activité et l’organisation spécifiques ont une identification nettement différente. Aussi est-il nécessaire de rappeler que l’activité et l’organisation spécifiques des I.C.T. découlent :
• de leur place dans la division du travail, et particulièrement de leur aptitude à assurer la mise en œuvre de la science et des techniques ;
• du caractère de leurs rapports dans la société capitaliste où ils sont des salariés, mais où ils assument des rapports d’autorité pouvant engendrer certains antagonismes avec les ouvriers et les employés. »
 » En bref, l’activité spécifique sans convergence n’est pas une activité spécifique, mais risque de tendre vers le catégoriel. »
Et, martèle enfin René,
« Notre analyse de ce que sont les Ict et de leur place de salariés nous conduit à éviter deux écueils :
• celui d’une structure fédérale regroupant les Ict en marge de leur branche professionnelle, structure qui, même organisée dans la C.G.T, couperait les Ict de la liaison avec la classe ouvrière ;
• celui d’un simple secteur d’activité, où le spécifique serait ramené à l’examen des seuls problèmes particuliers . »
Ainsi, dès le printemps 1977, l’enjeu est clairement défini sinon dans sa formulation du moins dans son principe.
Revenons au début de l’année 1979 : le 7ème congrès de l’Ugict est à l’approche (21-24 juin, à Lyon). La préparation du congrès est à l’ordre du jour dès janvier. Alain, obsédé par le besoin de trouver les mots qui portent, fait sa proposition au Conseil national . Et, puisque, explicitement désormais, la « structure » Ugict est censée être AUSSI un « outil » de la CGT, la moindre des choses est que cela soit mis en discussion au sein  de la Commission exécutive confédérale AVANT que l’Ugict entérine la chose en congrès. René Guen exposera donc devant la CE confédérale, le 6 février, le « concept » de double nature d’ores et déjà contenu dans le projet de document d’orientation à soumettre au vote du congrès de l’Ugict .

Sortir du piège des mots : 1992

« C’est après que s’est posé le problème de la diversification reprend Alain Obadia. C’est un terme piégé, je m’en rends compte maintenant. Ceux qui combattaient le spécifique reconnaissaient la nécessité de la diversification. Mais ils mettaient les deux choses sur le même plan. Il s’agissait seulement d’adapter les revendications générales de la Cgt à une catégorie parmi d’autres. On mettait tout dans le même panier qui était un fourre-tout ! C’était ignorer le volet démocratique du concept de spécificité.

 » En effet, d’une part cela empêchait de tenir compte des contradictions existant au sein du salariat, liées à leurs places dans le processus de production et dans l’organisation du travail. D’autre part, c’est la CGT qui diversifiait son activité ; le volet démocratique consistant pour les Ictam à se doter eux-mêmes des structures dont ils avaient besoin, disparaissait. En bref, double nature parce que double raison ! »

Il est de fait que la démarche « double nature » restait encore confuse, au moins dans l’expression des dirigeants les plus déterminés à s’engager dans cette voie. Ainsi Georges Pompey, secrétaire de la Fédération des employés pouvait écrire, dans sa contribution à la préparation du congrès de l’Ugict :
« Les obstacles rencontrés tiennent, dans une large mesure, à deux écueils qui se renforcent réciproquement. C’est d’une part une incompréhension qui subsiste quant au fait que l’organisation spécifique est une composante de la démocratie syndicale et d’autre part le contenu de l’activité spécifique qui reste trop souvent étriqué. […]

 » Toutefois, ces progrès se réaliseront d’autant mieux – et c’est là le second volet – que le contenu de l’activité spécifique sera plus riche, plus concret et par cela plus diversifié, ce qui, de surcroît, permettra bien souvent de dépasser les situations conflictuelles que nous connaissons çà et là et qui prennent fréquemment appui sur les insuffisances de l’organisation ICT de l’entreprise. Dans nos secteurs, ce sigle « I.C.T. » recouvre une diversité considérable de catégories. […] » Aussi une activité qui reste trop générale, comme c’est souvent le cas, n’a alors plus rien de spécifique, puisque sont fondues dans un même moule des catégories marquées par leur extrême diversité. […]

 » Car, si la diversité s’exprime dans les revendications, elle s’exprime aussi dans le niveau de combativité […] Il est par conséquent nécessaire, comme le propose le projet de document d’orientation soumis au VIIe Congrès de l’UGICT, de rechercher comment progresser dans la voie de la diversification de notre activité ».

En tant que secrétaire général d’une fédération, donc parlant au nom de toute la Cgt dans son secteur caractérisé par une extrême diversité de métiers, G. Pompey utilise le mot diversification pour désigner deux problèmes distincts. La place des Ictam dans l’entreprise, qui rend nécessaire une démarche syndicale spécifique, n’est pas distinguée de l’écrasante diversité des situations dans le monde des salariés regroupé dans cette fédération. Après tout, c’était la première fois que le débat atteignait ce niveau et il n’y avait là rien de surprenant.

De son côté, Jean-Claude Boual, secrétaire général de la Fédération de l’équipement, apportant lui aussi sa contribution au débat, écrira :
« […] l’affirmation que l’activité spécifique est une composante du mouvement général, ceci étant vrai pour les I.C.T., mais pour toutes les activités spécifiques, nous paraît de nature à faire évoluer de façon importante le débat, sur le bon terrain : celui de la nécessaire activité spécifique, par-delà les formes d’organisation . »

Il s’agit d’une fédération de fonctionnaires, secteur dans lequel l’organisation syndicale catégorielle était quasiment institutionnelle puisqu’elle épousait le modèle des statuts particuliers. Militants de la Cgt, épris de convergence, nous rejetions ce modèle. Ça ne simplifiait pas le travail ! Et cela explique que Jean-Claude ait voulu attaquer le problème dans ces termes.

De son côté, la direction de l’Ugict ne pouvait fermer les yeux sur la réalité différenciée du monde des Ictam. La composition de l’Ugict s’était modifiée depuis les années 60. Alain Obadia :
« On commença par une initiative en direction des ingénieurs, puis les agents de maîtrise. Ensuite les techniciens supérieurs et enfin les jeunes diplômés. »
Plus tard, il y eut les infirmières et les coordinations, une sorte de spécificité extra-syndicale.
« On a sans doute eu tort d’utiliser le même mot de « diversification » conclura Alain qui vient de nous faire partager un regard distancié sur cet épisode de son parcours syndical.

La question de la diversification ne cessera d’être débattue au sein des instances de l’Ugict, tout au long des années 80. Et le problème concerne de plus en plus la Confédération dans son ensemble. Dénonçant la tendance au « généralisme » dans son rapport au 44ème congrès confédéral (janvier 1992) Louis Viannet s’interroge sur le cas des employés ; mais dans son discours, diversification et spécificité sont plus que jamais entendus comme deux mots différents pour désigner des nécessités similaires.

Maïté DEMONS sera élue secrétaire de la Cgt par le même congrès. Elle se prépare à devenir la secrétaire générale de l’Ugict quelques mois plus tard, non sans avoir dû faire face à une campagne hostile à cette élection. Elle présente le 26 février, au nom du Bureau confédéral, devant la Commission exécutive, un rapport sur la préparation du 11ème congrès de l’Ugict (juin 1992). Il lui faut absolument faire la mise au point… ou au moins apporter une peu de clarté : « Investir pleinement les diversités d’un salariat en mutation » annonce-t-elle d’entrée, et pour cela, L’ESSENTIEL est de « faire confiance à la démocratie ». On en est à la 3ème minute d’une intervention de plus d’une heure, au cours de laquelle les mots ‘diversité’, ‘diversification’ et autres de même racine apparaîtront 23 fois. Diversité…
…« des aspirations individuelles, mais aussi des modifications profondes du procès de travail [les structures doivent permettre aux salariés de décider] en toute indépendance avec le souci de rassembler largement […] pour permettre à chacun d’avoir prise sur sa propre vie. »
 » [L’Ugict est] l’« outil de conquête dont la CGT a choisi de se doter pour donner aux ingénieurs et cadres, aux techniciens et agents de maîtrise, dans une grande diversité de situation, la possibilité de construire EUX-MÊMES, dans la CGT, le syndicalisme dont ils ont besoin pour se défendre et pour agir. »

 » [Et, martèle Maïté] le bilan sévère que nous avons à tirer de notre absence d’efforts suivis en direction des employés, le constat que nous avons fait, au lendemain du 44ème congrès, de nos difficultés en direction des jeunes, pour ne parler que de CES DEUX « DIVERSITÉS » (mais il y en a d’autres) sont là pour nous prouver que notre « transformation » passe d’abord et avant tout par notre capacité collective à avoir des efforts suivis et une pratique démocratique très ouverte en direction de tous les salariés, il faudrait presque dire de chaque salarié. »

Deux diversités ? Plusieurs diversités ? Celle des ICTAM est-elle particulière ?

« La [dernière] Commission exécutive confédérale sur l’Ugict remonte à 1979 : il s’agissait, à l’occasion du 7ème congrès à Lyon, de faire franchir à l’organisation spécifique une étape significative dans sa conception et son activité, et c’est à cette occasion qu’a été formulé le concept de la « double nature » de l’Ugict […] »,

La généalogie de ce « concept » est aussi peu idéologique que possible : elle réside dans une expérience, celle du GNC, le Groupement national de cadres au sein la Fédération CGT des personnels d’Électricité et Gaz de France, (qui ne s’appelait pas encore la FNME). C’est eux qui ont développé l’outil prototype. (Cette expérience, il faudrait la suivre tout au long des années 1950 notamment dans la lecture des interventions de René Le Guen, mais ce n’est pas notre propos).

« C’est pourquoi, poursuit Maïté, aujourd’hui comme hier, c’est bien sur la base de l’histoire propre à chaque profession que se construisent et se développent les unions fédérales, issues souvent des syndicats nationaux. C’est pourquoi également non seulement la CGT et l’Ugict n’ont rien à imposer aux fédérations concernant leurs structures spécifiques, et leur champ de syndicalisation, puisque les réalités professionnelles varient selon les professions. Mais de la même façon aucun « modèle » issu d’une profession ne saurait être appliqué mécaniquement à d’autres. Là comme dans d’autres domaines de l’activité syndicale, le « sur-mesure » s’impose en fonction des particularités du terrain à couvrir, et le « prêt-à-porter » est inadapté à une réalité toujours plus complexe que l’image simplifiée que l’on en est tenté d’en donner ».

A la lecture de ces lignes et de tout le rapport de Maïté, on s’interroge : d’un côté, plus diversifieuse que Maïté, tu meurs ; de l’autre la distinction spécificité/diversification semble diluée dans une approche qu’on serait tenté de qualifier d’« œcuménique ». Être plus incisive, adopter le ton de l’interpellation l’eût sans doute obligée à un rappel inopportun de ce qu’avait dit le nouveau secrétaire général de la Confédération quelques mois plutôt. Inopportun en raison de cette campagne anti-Maïté dont les effets se faisaient encore sentir et dont les causes n’avaient peut-être pas disparu ?

La question reste ouverte.

Sur la toile de fond de ces 31 premières années d’histoire de la spécificité au niveau confédéral (1963-1992), parcourons maintenant à grand pas le terrain de la réalisation concrète de l’organisation spécifique dans quelques fédérations.

La Fédération postale (devenue la FAPT)
Alain Gautheron rapporte, dans sa « Biographie de Georges Frischmann », que pour ce dernier « à l’heure de la création de FO, des insatisfactions et des divisions accentuées par la réforme catégorielle, s’ajoute probablement aux positions doctrinales, la crainte de voir s’affaiblir de manière décisive l’influence de la CGT parmi les “catégories de masse” » .

De quelle position doctrinale s’agit-il ? Sans nous engager dans une analyse fine de la question relevons simplement cette indication : « l’UNITEC énonce les règles auxquelles les ingénieurs et cadres industriels devraient considérer comme un honneur de se conformer dans le but de maintenir la dignité de leur profession ». Nous sommes au début des année 50. Andréjean, secrétaire de l’Ugic a présenté devant le 29ème congrès confédéral un projet code d’honneur :

« 1° Ne pas accepter de fournir sur un subordonné des notes ou renseignements autres : que ceux qui touchent à l’activité professionnelle.
2° Ne pas accepter de transmettre à des subordonnés des ordres ou consignes non relatifs à l’accomplissement du travail.
3° Ne pas accepter de transmettre ni d’appliquer des sanctions prises à un échelon supérieur pour des raisons extraprofessionnelles.
4° Ne pas accepter que les organismes paritaires ou disciplinaires destinés à préserver les employés contre l’arbitraire soient appelés à connaître même sur la matérialité des faits, des cas ne relevant pas de la valeur professionnelle ou de la discipline du travail.
5° Dans le cas d’une grève lorsque l’ingénieur ne se trouve pas engagé dans le conflit par son organisation syndicale, il ne doit pas assumer le travail ou la fonction d’un subordonné, même si ce travail conditionne la poursuite de son activité habituelle . »

En d’autres termes, les points sur les “i” sont mis sur les bases de l’alliance offerte aux ICTAM. En revanche, la fédération n’a cessé de développer un travail en commissions, très diversifié et très efficace, pour chacune des nombreuses catégories, y compris les catégories d’encadrement. Alain Gautheron souligne que « Sans doute aussi que la création, dès 1948, d’une Commission Nationale des Cadres Supérieurs, jouissant d’une authentique liberté de fonctionnement et de décision au sein de la Fédération, rassure les cadres syndiqués sur leur place et leur rôle dans la CGT. »
Cela dit, l’UFC (Union fédérale des cadres) Fapt a été créée au sein de la Fédération en novembre 1975.

La Fédération de la métallurgie (FTM)

Pour la FTM, il s’agissait de « gérer » la fusion en une UFICT les ETDA (employés, techniciens, dessinateurs, agents de maîtrise) et le SNCIM (Syndicat national des cadres et ingénieurs de la métallurgie) qui préexistaient, l’un et l’autre, à la refondation de l’Ugict, en 1963. L’un et l’autre avaient sa vie propre, son histoire, sa forte identité. Voici ce qu’écrit Michel Dauba :

« En quoi le choix d’une organisation « spécifique » était-il justifié ? […] bien des interrogations se manifestaient, […] sur l’urgente « diversification » de l’activité syndicale. S’il s’agissait seulement pour les ICT de simplement pouvoir exprimer leurs revendications « particulières » sur les salaires, les classifications, la reconnaissance des qualifications et des diplômes par exemple, un simple effort de diversification aurait pu suffire. D’ailleurs, à la Fédération des travailleurs de la métallurgie, les mêmes préoccupations pour les “employés” et surtout les “ouvriers spécialisés” n’avaient pas conduit à la mise en place d’une structure spécifique, mais simplement à un effort de prise en compte et à la création de commissions de travail ad hoc. C’est donc bien au-delà du seul souci d’avoir une politique revendicative pour les ingénieurs et cadres qu’il faut rechercher la justification d’un tel choix.

 » Le problème consistait à faire une analyse fine de la place des ingénieurs et cadres dans les rapports sociaux concrets, tels qu’ils sont vécus dans l’entreprise : travailleurs hautement qualifiés, les ingénieurs et cadres sont à la fois salariés à part entière, mais aussi détenteurs d’une délégation patronale de pouvoirs et d’autorité, soit parce que directement engagés dans des fonctions hiérarchiques de commandement, soit via les choix de technologies et d’organisation du travail, marqués par la contrainte patronale de productivité et de profitabilité. C’est face à cela qu’il fallait offrir un lieu où parler librement de tout ça, hors de toute espèce de “contrôle ouvrier”. Les deux premiers congrès de l’UGIC, [affirment] “la reconnaissance du droit des ingénieurs et cadres, puis des techniciens, à s’exprimer collectivement sur tout ce qui concerne l’entreprise” (ce qui impliquait la gestion, l’organisation du travail et les choix technologiques). Cette position suppose qu’en tant que salariés, les ICT exercent individuellement leurs fonctions, comme la direction leur demande, mais qu’ils doivent avoir également le droit d’exprimer collectivement un point de vue qui peut être critique. »

La FTM décide de créer l’UFICT à son Congrès en 1971. De 1971 à 1975, les collectifs ETDA diversifient leur travail, avec un collectif “employés” et un collectif “techniciens” préparant, avec le SNCIM, la mise en place de l’UFICT. Le Congrès constitutif de l’Ufict se tiendra en 1976. Le SNCIM y prend sa place dès le début mais se sera battu longtemps pour ménager son existence et son indépendance, avec l’argument de l’existence d’une Convention Collective Nationale pour les Ingénieurs et cadres, qu’il négocie régulièrement lui-même avec l’UIMM.

La Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME) ‘GNC’ (Groupement national des cadres) est le premier nom de l’Ufict-FNME. Son parcours est particulièrement instructif des conditions concrètes dans lesquelles les militants et les dirigeants se saisissent de la diversité.
Philippe Lattaud :

« La création a été voulue dès 1937 par les dirigeants fédéraux ouvriers . Création du GNC, revendication de la nationalisation et statut national du personnel ont été les trois composantes inséparables de leur stratégie. Cette stratégie a été à la base du succès de la bataille conduite en 1946-47 par Marcel Paul, à la fois secrétaire de la Fédération et ministre de l’industrie, pour imposer la nationalisation du secteur. Il fallait que les cadres soutiennent massivement l’action ministérielle, violemment combattue par une partie du gouvernement.

 » A partir des années 60 commence le mouvement d’explosion du nombre d’ICT.

 » En 64 on va passer de l’idée de GNC syndicat, à l’idée GNC Union fédérale, ce qui signifie que les cadres (et aussi la maîtrise) puissent exprimer eux-mêmes leurs revendications et de pouvoir aussi définir eux-mêmes leurs modes d’action. Aux opposants, René Le Guen rétorquera : « vous ne pensez tout de même pas que les cadres vont venir à la CGT si on ne leur donne pas la possibilité de définir eux-mêmes leurs revendications et leurs modes d’action ». Ce n’est pas « la structure pour la structure » mais de « structure pour quoi faire ? »

 » Concrètement cela va se traduire par une Union Fédérale de syndicats GNC composée de deux branches au sein du syndicat : une branche cadre et une branche maîtrise. C’était adapté à la grille de fonctions (exécution, maîtrise, cadre). C’étaient des syndicats d’entreprises qui se composaient de deux branches, parce que maîtrise d’un côté, cadres de l’autre, peuvent avoir besoin de cet espace particulier. Pourquoi un espace spécifique ? Parce qu’on est dans une partie du salariat qui contient un certain nombre de contradictions à gérer dans le quotidien. A l’époque on était encore beaucoup dans cette notion de commandement. Elle a évolué. Mais en clair, dans le système de subordination qui caractérise quand même l’entreprise, les cadres et les maîtrises ont des rôles particuliers : les maîtrises sont en situation, souvent, de commandement ; les cadres ont aussi du commandement ; mais d’un autre côté, les maîtrises sont commandés par des cadres. Il y avait besoin à chaque fois que rien n’empêche cette expression libre des revendications, par exemple dans une réunion syndicale.

 » Les modes de management vont bouger. Ces dernières années on a eu des raccourcissements des lignes hiérarchiques. Ce qui fait qu’on peut s’interroger : Les camarades te disent « vous avez une masse de cadres et de maîtrise qui ne sont pas de commandement, dans une conception du commandement direct, etc. Sauf que, s’ils ne sont peut-être pas en situation de commandement, ils sont quand même en situation de donneurs d’ordres. Ça peut être indirect. Par exemple avec tout ce qui s’est passé avec le processus de sous-traitance. On a de moins en moins d’exécution dans l’entreprise. On a entre 80 et 85 % de maîtrise et cadres. L’exécution – c’est malheureux mais c’est comme ça – est en voie de forte réduction mais ça ne veut pas dire que les ouvriers ont disparu. Simplement, ils ne sont plus dans le champ statutaire. Ce qui fait que les salariés à responsabilité exercent, par une autre manière que par le commandement direct, leur responsabilité de mise en œuvre des orientations des directions. Par exemple, un chargé d’affaire, même un chargé d’affaire technique qui supervise des chantiers, on lui demande de toujours travailler à la réduction des coûts ; cela a des conséquences pour les entreprises sous-traitantes. Il est donc aussi dans une situation particulière.

 » Autre volet important de réflexion, la reconnaissance du besoin d’une activité spécifique dans la CGT est indissociable de l’orientation générale de la CGT. Si la CGT ambitionne d’être l’organisation syndicale de tous, que ce ne soit pas seulement dans les mots, il faut prendre le salariat tel qu’il est avec toutes ses contradictions. Il y a plusieurs conséquences : soit rester bastion historique et on se base sur une catégorie en extinction, l’ouvrier à statut ou à convention collective. On reste sur une notion de niche syndicale. On tombe sous la critique de défendre des intérêts non pas catégoriels mais on parle de corporatisme.

 » Les statuts de la Fédération prévoient un syndicat de base, ou général, ou ouvriers-employés. – peu importe, le terme est toujours mal choisi – et un syndicat Ufict. Mais les statuts, ne font pas tout. Il y a la vie. Depuis les 15, 20 dernières années nous assistons progressivement à une érosion, pas seulement du nombre de syndiqués, mais aussi à une érosion des forces militantes. Ce qui fait que, très concrètement, on va avoir sur le plan local des « paires de syndicats » (c’est notre jargon). Le plus souvent on travaille ensemble, même s’il y a des endroits où c’est conflictuel. Dans ce travail ensemble, vous avez un syndicat Ufict qui fait plus ou moins son travail spécifique. Mais la tendance est souvent de considérer que pour des raisons de rationalité de fonctionnement on va peut-être fusionner en une seule structure, un seul syndicat, tout en jurant que le développement de l’activité spécifique restera l’une des priorités. D’ailleurs, sauf exceptions, cette fusion s’est toujours faite avec l’assentiment des camarades de l’Ufict…

 » … mais une fois passé les déclarations d’intention, les pressions quotidiennes et les urgences ressenties par les militants dans la bataille revendicative amènent les animateurs de l’activité Ufict eux-mêmes à reporter les initiatives en direction des maîtrises et cadres car jugées moins urgentes que la mobilisation pour « réussir la grève ». Tout le monde se met alors « sur le même pont » : Nos camarades de l’Ufict sont priés de tenir les piquets de grève et de discuter avec les grévistes, plus que d’aller vers les autres salariés et nos catégories. Or les mouvements sociaux sont bien des moments intenses où se joue l’image des syndicats et où se nouent leurs rapports avec l’ensemble des personnels pour les années qui suivent. Les résultats électoraux au sein des différentes catégories, qui suivent les luttes revendicatives, sont là pour nous le rappeler, pour notre plus grand bonheur ou notre plus grand malheur !

 » Cette tendance à « fusionner » nos syndicats, fini par « fusionner » nos démarches syndicales. Or c’est tout l’enjeu de la structuration : répondre à la complexité du réel pour mieux la surmonter. Si « simplifier » nos modes d’organisation et uniformiser nos réponses syndicales en reviennent à tourner le dos à cette complexité, c’est l’assèchement syndical qui menace. Pourtant la CGT a su lier, dès sa naissance, sa structuration à la réalité du salariat et du tissus économique . Seulement depuis, quelques mutations sont passées par là… et ce n’est pas fini ! »

Et maintenant le numérique

L’histoire ne s’arrête jamais. Les années 2000 sont celles de l’entrée impétueuse du numérique dans l’industrie, les services et l’ensemble de la société… et dans la vie de l’Ugict. Rien n’indique que la diversité des situations salariales soit en voie de résorption. Bien au contraire. Le challenge “identité versus convergence” a de beaux jours devant lui. Telle est notre conviction. A avoir balayé imprudemment le fait syndical de son champ de vision, le gouvernement a peut-être offert aux salariés un champ d’initiatives plus libre, donc la possibilité de rénover, voire d’inventer les structures convenant le mieux à des combats qui, de toutes façons, ne manqueront pas de se produire. Les confédérations, toutes les confédérations syndicales de salariés, sauront-elles s’inspirer de leur expérience antérieure pour accompagner ce changement ? Et prouver ainsi leur utilité ?

Paris le 19 octobre 2019

 

ANNEXE

Pour l’amélioration de notre structure syndicale
Texte publié dans le numéro spécial de « Travail & Technique » daté de février 1948 pour lancement d’une consultation qui annonce le remplacement du Cartel par l’U.G.I.C.
A la Libération, nous avons, à l’intérieur de la C.G.T., recherché les meilleures formes d’organisation des Ingénieurs et Cadres.
La conception de l’organisation de Syndicats nationaux à l’intérieur de chaque Fédération a prévalu. Puis, en octobre 1945, le Cartel Confédéral fut créé.
Quelles en étaient les caractéristiques ?
Organisme de coordination, s’interdisant toute immixtion dans la vie des Syndicats, et ne pouvant prendre de décisions que dans la mesure où celles-ci étaient adoptées par tous les Syndicats le composant.
Par voie de conséquence, ses représentants à la C.A. de la C.G.T. et au C.C.N. n’avaient pas voix délibérative.
A l’image du Cartel Confédéral, des Cartels départementaux avaient été créés.
Trois ans ont passé, trois ans au cours desquels notre Mouvement Syndical a eu à faire face aux situations les plus diverses.
Notre expérience est maintenant suffisamment grande pour que nous nous penchions sur le passé et examinions, au cours d’une discussion aussi large que possible, si nos formes d’organisation ne peuvent pas et ne doivent pas être mieux adaptées.
Dans ce but, lors de l’Assemblée Générale du 19 février, les Syndicats nationaux ont décidé de soumettre à la réflexion de tous les adhérents Ingénieurs et Cadres supérieurs, les questions que l’on trouvera par ailleurs.
Précisons bien qu’il ne s’agit évidemment pas d’un référendum, ni d’un questionnaire limitatif, mais simplement des points qui nous ont paru essentiels dans la-discussion.
Nous invitons tous nos Camarades à nous soumettre, dans le délai de 4 semaines (jusqu’au 20 mars), le fruit de leurs réflexions, de préférence sous forme de propositions concrètes.
Toutes les idées et propositions reçues seront ensuite soumises à la discussion de tous ; un nouveau délai de 4 semaines sera laissé pour cette discussion, à l’issue duquel une conférence se tiendra à Paris, les 17 et 18 avril, où nous demanderons que les représentants dûment mandatés des Sections syndicales et des Syndicats nationaux participent.
La conférence pourrait, s’il en était ainsi décidé, se transformer en Congrès constitutif de l’Organisation à créer.
De plus, nous demanderons également que des propositions de candidatures se fassent jour le plus rapidement possible, pour que le Congrès constitutif puisse élire une direction qui représenterait bien l’ensemble des adhérents.
…/…
ÉLÉMENTS du PROBLÈME
1. Les liaisons réalisées au sein des diverses Fédérations de la C.G.T. entre les Syndicats nationaux d’ingénieurs et, Cadres, et les autres Syndicats fédérés, peuvent-elles être améliorées et comment ?
Des difficultés sont-elles apparues ? Comment les éliminer ?
Représentation des Syndicats Nationaux dans les directions fédérales ?
2. Les liaisons réalisées entre les divers Syndicats nationaux par le Cartel Confédéral et les Cartels départementaux sont-elles suffisantes ? Comment les améliorer ?
– Substitution au Cartel, organisme de coordination, d’une véritable organisation ayant ses statuts, sa direction, son activité propre délibérée par ses Organismes dirigeants ?
– Cette organisation devrait-elle être
o Une union des syndicats nationaux ?
o Une union des sections des syndicats nationaux ?
o Une union d’Unions départementales ou régionales des sections des différents syndicats nationaux ?
o Ou une synthèse de ces différentes conceptions ?
– L’organisation aura-t-elle une cotisation propre lui permettant de vivre, assurée, par exemple, par un demi-timbre ?
– Devra-t-elle être représentée par un délégué nommé par elle aux différents organismes délibératifs de la C.G.T. : Commission Administrative, Comité Confédéral National ?
3. Devrait-il exister une démarcation entre les champs d’activité des Syndicats nationaux et de l’Organisation ci-dessus ?
Doit-il y avoir des Unions départementales d’ingénieurs et Cadres ?
4. Discipline de l’Organisation :
Cas où il y aurait sur une question importante (grève par exemple), intéressant non seulement les Ingénieurs et Cadres, mais les autres salariés, des positions différentes prises soit par la Fédération d’Industrie et le Syndicat national, soit par le Bureau Confédéral ou la Commission administrative de la C.G.T. et l’Union ainsi créée, soit par l’Union départementale des Syndicats ouvriers et l’Union départementale des Ingénieurs et Cadres.
5. L’Organisation pourrait-elle admettre en son sein des Groupements qui, pour des raisons diverses, ne désireraient pas adhérer à une Fédération de la C.G.T. ou ne trouveraient pas une Fédération appropriée ?
Dans quelles conditions ?

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