Lors de la cérémonie de remise des diplômes d’AgroParisTech, le 30 avril dernier salle Gaveau à Paris, l’appel à la désertion lancé par huit jeunes étudiants est un événement de portée considérable. (Voir: https://www.youtube.com/watch?v=SUOVOC2Kd50 )
Cet appel à bifurquer « tant qu’il est temps » et à déserter les jobs pourris de l’industrie agroalimentaire, qui participent à la destruction de l’humain et de la planète, renvoie à la quête de sens que le néolibéralisme sacrifie délibérément.
Au congrès de l’Ugict-Cgt de 2014, de jeunes étudiants de l’association « Ingénieurs sans frontières » motivaient leurs engagements dans l’humanitaire en disant « Nous ne pourrons plus le faire une fois dans l’entreprise ». Il y a trois ans un manifeste de plus de 30 000 étudiants demandaient un « réveil écologique » et de choisir l’embauche dans des entreprises qui s’impliquaient dans ce sens.
Loin d’être quelques choix individuels de retour à la nature et de fuite de la société comme en 1968, le rejet du système est maintenant prégnant et parlant pour tout un chacun : l’ovation de la salle, les 12 millions de vues de la vidéo via les différents supports sur Internet, confirment que le problème de quête de sens, de choix de vie et de nature d’intervention se posent pour toute la génération des ICT aujourd’hui.
Comment traduire cette radicalité de discours en radicalité de combat ?
L’histoire de notre syndicalisme Cgt chez les ICT témoigne que ce rejet du système néolibéral, qui corrompt la science comme l’économie, est d’autant plus efficace que lorsqu’il ouvre sur une transformation collective.
La bifurcation que propose l’Ugict-Cgt est de s’impliquer syndicalement pour changer son travail, agir sur les choix des entreprises et la société, donner un sens à sa vie par des combats communs.
Jean-François BOLZINGER