Liberté professionnelle : pas de citoyens diminués dans les entreprises

Le droit d’expression et d’intervention constitutif de la responsabilité professionnelle des cadres est toujours un objet de combat permanent. La peur de l’irruption de l’encadrement sur le terrain des choix stratégiques est constante chez les employeurs et actionnaires à toutes les époques.

Déterminée à faire de de la répression professionnelle, syndicale ou civique un objet de lutte majeure, la direction de l’UGIC avait réalisé un dossier sur le sujet dans un des premiers numéros d’OPTIONS.  André JAEGLE souligne le degré de conflictualité élevé de cette question.

Pas de citoyens diminués dans les entreprises

Le 24 mars 1966, notre camarade Henri Pézerat (1928-2009), docteur en chimie, chercheur à l’Institut de recherche chimique appliquée, militant du SNICIC, (le syndicat national des ingénieurs et cadres des industries chimiques), est avisé qu’il lui sera désormais interdit de pénétrer dans le laboratoire qu’il dirige. La direction n’a rien à lui reprocher. L’injonction vient de la Défense nationale.

Ce sera l’occasion pour le tout nouveau journal de l’Ugic – le numéro 8 de juin 1966 – de consacrer le dossier du mois à la liberté d’expression. « Tous les hommes sont concernés par la liberté d’opinion, mais plus particulièrement les cadres dont on a pu dire qu’ils étaient, dans l’entreprise, souvent placés dans des conditions qui en font des citoyens diminués ». C’est dans ces termes que le contenu du dossier est présenté. Et de nous offrir un panorama qui ne se réduit pas au refus d’accorder l’habilitation au secret à des candidats que la DST tenait pour des « espions probables », selon nos propres termes. Le ministre de la Défense nationale se défendait d’être à l’origine des licenciements. Dans nombre d’entreprises la sécurité avait bon dos mais n’était de longtemps pas le seul vrai motif.

On pourra découvrir, dans le dossier d’Options, comment la société Sud-Aviation sera mise en échec sur appel d’un jugement prudhommal à la suite du licenciement d’un ingénieur à Cannes.

Quant à Henri Pézerat, son nom sera plus tard associé au combat qu’il conduisit pour la reconnaissance du danger de l’amiante.

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