Le lancement de l’Ugict en 1963

Il y a 50 ans, au 34ème congrès confédéral CGT, du 12 au 17 mai 1963 à Saint-Denis, la préoccupation à l’égard des ICT s’exprima fortement.

Dans son rapport d’introduction, Benoît Frachon, secrétaire général de la CGT, évoque l’attitude des ICT après la grande grève des mineurs : « Au cours de la grève des mineurs, les ingénieurs et les cadres des mines ont manifesté leur inquiétude à propos du grave préjudice porté à l’intérêt national par la décadence de l’industrie houillère dans laquelle nous entrainent infailliblement les clauses du Marché commun…

Dans toutes les industries, des ingénieurs, des techniciens de haute valeur s’inquiètent de ce que leurs compétences, leur savoir sont détournés du but qu’ils en attendent. Parfois pour favoriser l’épanouissement des monopoles étrangers ou cosmopolites on brise leur élan et leur enthousiasme… ».

Extrait du rapport de René Leguen au congrès, suite à la réunion de la commission des ICT réunie le samedi 11 mai 1963.

« En effet, près de 450 participants, émanant de 22 fédérations d’industries et de 42 départements ont examiné non seulement les préoccupations propres aux ICT, mais aussi recherché les formes d’organisation indispensables au développement de l’influence de la CGT auprès de cette couche sociale.

… Les prises de positions récentes, tant dans les mines que chez Neyrpic ou à l’EDF ont vérifié les changements qui interviennent et aussi l’intensité des préoccupations de cette couche sociale et nous pouvons dire qu’une idée force progresse démontrant par les faits que, dans la défense de leurs intérêts, le problème de l’union avec la classe ouvrière se pose pour les ICT comme une nécessité.

… La conférence nationale a déterminé les bases nouvelles de notre travail de la part de l’U.G.I.C. en direction des syndicats nationaux d’ingénieurs, de cadres et de techniciens. Le travail ira en s’accentuant, mais nous devons prendre conscience que tout dépend essentiellement de l’activité de l’ensemble du mouvement syndical auprès de cette couche sociale en pleine évolution… ».

Son rapport est adopté à l’unanimité

Extrait de la résolution du congrès confédéral concernant les ICT

« Dans la défense de leurs intérêts, le problème de leur union avec la classe ouvrière se pose aux ICT. Seule la CGT, organisation de la classe ouvrière, leur offre cette possibilité, mais ils n’y viendront pas spontanément. Il faut engager la bataille des idées et de plus leur montrer qu’en venant à le CGT ils pourront réellement prendre en main la défense de leurs intérêts matériels et moraux. Leur organisation dans la CGT ne peut pas s ‘appuyer sur les principes valables pour d’autres catégories professionnelles, elle ne peut non plus se limiter à des commissions d’activités, telles que celles prévues pour les femmes et les jeunes par exemple.

… Leur organisation dans la CGT relève d’un double impératif : nécessité de l’union avec les autres travailleurs et autonomie quant à l’élaboration et la défense de leurs revendications. Organisés au sein de chaque fédération, ils participent à la vie de la fédération au même titre que n’importe quel syndiqué. Et, de plus, ils ont la possibilité d’étudier ensemble les problèmes qui leur sont propres, d’élaborer les solutions à donner à ces problèmes et ils peuvent compter sur l’appui de l’ensemble du mouvement syndical CGT pour faire aboutir leurs revendications. Les liaisons qui peuvent et doivent exister au sein de chaque fédération entre organisations d’ICT et organisations d’ouvriers ou employés, permettront une meilleure compréhension ainsi qu’un soutien et même parfois une participation des ICT à des actions communes sous des formes déterminées par eux.

La création ou le renforcement des organisations propres aux ICT, est une nécessité impérative pour l’ensemble du mouvement syndical. Les ICT connaissent souvent une difficulté très grande à s’organiser (dispersion, position dans l’entreprise…). Les syndicats ouvriers ou employés peuvent leur apporter une grande aide. La nécessité d’une action syndicale en profondeur, près des intéressés pour connaître leurs revendications et leurs problèmes conduit à une décentralisation de l’activité syndicale en leur direction (syndicats d’usine, syndicats départementaux). L’aide que peuvent apporter les unions départementales sous ce rapport est fondamentale » …

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