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L’économie numérique s’impose plus vite qu’on ne pourrait le penser, et elle ne relève plus
du « management-fiction ». Quelles seront, dans ce contexte les priorités du syndicalisme ?
D’ores et déjà, le projet d’« entreprise libérée » prépare une relève face
à l’épuisement du modèle taylorien du lean. L’idée étant de reconfigurer fondamentalement les relations de travail en sautant la case « cadres ». Un remède qui pourrait s’avérer
aussi délétère que le mal...
Dans ces restructurations, les conflits jouent un rôle central. table ronde avec Karim Lakjaa, secrétaire de l’Ufict-cgt du Grand Reims, Jean-Luc Molins, secrétaire de l’Ugict-cgt, et Catherine Vincent, chercheuse à l’Ires.

Édito

Statut et intérêt général
Les catastrophes climatiques en France ne sont ni naturelles, ni inéluctables. Elles sont la conséquence d’un choix politique : le refus de réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre. Le congrès de l’Ugict-Cgt a pointé la nécessité de protéger aussi bien l’humain que la nature des prédateurs financiers en transformant notre manière de produire et de consommer. Mais si les inondations en France font tristement la une de la presse, il en va autrement des accidents, dont un mortel, qui ont récemment eu lieu à la Sncf.
Un cadre au forfait jours âgé de 55 ans, ajoutant un travail de nuit à son amplitude journalière, a traversé les voies sans voir un train. Il est mort sur le coup. Un « manque de vigilance » dû à l’excès d’heures travaillées, mais aussi à la réduction des droits sociaux. L’augmentation des annuités pour avoir droit à la retraite peut conduire à perdre sa vie en voulant la gagner.
Le second accident est dû à la sous-traitance en cascade : la chute d’un engin a blessé grièvement trois salariés. Les équipes ne pouvaient se comprendre puisqu’elles ne parlaient pas la même langue ! Ce n’est pas la compétence de l’individu qui est en cause, mais l’organisation du travail, la dictature de la rentabilité financière, la casse des droits sociaux.
La protection de l’environnement, au même titre que les garanties collectives des salariés, doivent primer sur les intérêts financiers. Loin d’être des privilèges catégoriels, les statuts en sont partie intégrante. Les intégristes libéraux qui les pourfendent jouent contre l’intérêt général. Le statut des cheminots a été voulu par l’État pour sécuriser la circulation ferroviaire en garantissant la formation et le bien-être de l’agent, en limitant la durée de travail journalière et sur la carrière.
Le statut des fonctionnaires existe, lui, pour garantir leur indépendance et permettre, en dehors de tout lobbying et de toute pression, l’égalité de traitement des usagers et la continuité du service public. La négociation de l’encadrement traite du devenir du statut cadre, un ensemble de droits et de devoirs indispensable pour exercer un rôle contributif et s’opposer à des directives unilatérales contraires à la sécurité, à la santé, à la dégradation de l’environnement.
Le Medef refuse d’ouvrir une réelle négociation. Face à ce mépris du dialogue social et de l’encadrement, les cinq organisations syndicales vont tenir ensemble une conférence de presse le 5 novembre à l’Apec, afin de rendre publiques des propositions unitaires permettant à l’encadrement d’être professionnellement engagé et socialement responsable.

Marie-José Kotlicki
Secrétaire générale de l’Ugict-Cgt
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