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Il s’agit d’une injonction contradictoire, de celles qui font perdre la tête. Le «soyez responsables»
se développe dans un contexte conflictuel : pas de réelles marges 
de manœuvre, pas de mot à dire
 sur les fameux objectifs, moins encore sur le sens du travail.
Cette situation, douloureuse à vivre, stérilisatrice d’énergie et de créativité, renvoie au fond au statut de l’entreprise et à sa gouvernance, singulièrement au rôle joué par les actionnaires. Lesquels ont su dégager leur exercice du pouvoir de toute «responsabilité»...
Alors, comment échapper aux injonctions contradictoires, dépasser cette tension logée au cœur du travail quotidien
 de la plupart des salariés qualifiés et ouvrir les chemins d’une responsabilité authentique ?

Édito

L’avenir en chantier

Nouveaux variants, pénurie de vaccins et choix calamiteux d’un président-monarque qui décide de tout, tout seul. Contre tout bon sens, le gouvernement continue d’accorder des aides publiques aux entreprises privées sans exiger la moindre contrepartie, maintient une réforme hospitalière scélérate et persiste à décourager les vocations de soignants en leur refusant la reconnaissance salariale de leur qualification et de leur haut niveau d’implication.
Appréhender la situation sous l’angle d’un arbitrage entre crise sanitaire et crise économique est une faute politique aux conséquences prévisibles : augmentation de la mortalité, dégradation de l’emploi et des conditions de travail, augmentation de la précarité et de la souffrance psychique.
Cet aveuglement contraste avec la lucidité de la nation. En témoignent le succès du 8 mars et des appels sectoriels à la grève, en particulier dans la santé et l’action sociale. En témoigne l’occupation, par les professionnels du spectacle, d’une quarantaine de lieux culturels pour dénoncer à la fois l’absence de plan de relance et la réforme de l’assurance chômage.
Le gouvernement s’apprête pourtant à promulguer un décret aggravant la réforme de 2019, quitte à attiser les réactions populistes. Les cadres, stigmatisés, devraient accepter de voir leur indemnisation amputée de moitié, au nom d’une prétendue « justice sociale » qui ne sait qu’exonérer les actionnaires pour ponctionner les salariés.
Les cotisations des cadres « rapportent » pourtant beaucoup plus à l’Unédic qu’elles ne « coûtent ». Alors, quel est le sens de la mesure ? Les contraindre à souscrire des assurances privées pour inciter ensuite les non-cadres à faire de même ? En finir avec la notion de protection sociale en faisant payer aux -chômeurs la casse de leur emploi ?
Les contre-propositions de l’Ugict-Cgt restent d’actualité, en particulier le déplafonnement de l’assiette des cotisations pour les hauts cadres. À elle seule, la mesure augmenterait les ressources de l’Unédic de 800 000 euros par an, en garantissant les mêmes droits à toutes et tous les salarié·es. Soutenue par l’ensemble des partenaires sociaux, cette proposition a été ignorée par le gouvernement.
Qu’importe ! L’avenir est en chantier et l’Ugict y prend sa part : propositions et actions à l’attention des managers de proximité, campagnes sur le télétravail et la prévention des risques organisationnels, réflexions sur l’ingénierie et la recherche, réalisation d’outils syndicaux pour mesurer l’impact des entreprises sur l’environnement… autant d’initiatives qui seront au cœur de notre congrès en novembre.
À l’heure où nous célébrons les 150 ans de la Commune de Paris, s’il est un enseignement à retenir de l’insurrection du 18 mars 1871, c’est qu’il ne faut rien céder à l’arrogance d’un pouvoir autocratique : les utopies d’hier sont les réalités d’aujourd’hui ! Réglementation du travail de nuit, Code du travail, gratuité de l’école laïque, organisation de l’enseignement professionnel, interdiction des retenues sur salaires et premiers combats féministes s’enracinent dans la volonté de ceux qui ont refusé de capituler !

Marie-José Kotlicki
cosecrétaire générale de l’Ugict-Cgt
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