L’ofict-cgt lançait le 20 juin une consultation de l’ensemble des agents de la catégorie B ou équivalent. Cette démarche a été motivée par le besoin d’approfondir la connaissance des aspirations et des besoins particuliers à cette catégorie et par le besoin de faire un premier point après l’entrée en application du NES (nouvel espace statutaire) fin 2012.
Fait marquant : la très grande rapidité et l’importance numérique et qualitative des réponses obtenues en quelques jours seulement (tenons compte des congés d’été). Après corrections, nous disposons à ce jour de près de 1400 réponses exploitables, et d’un volume et d’une richesse de témoignages qui nécessiteront un travail approfondi d’analyse.
Pour autant, voici sans attendre les premiers enseignements de ces déjà nombreuses réponses, organisées autour de 4 grands chapitres.
Qui êtes-vous ? Les participant-e-s à la consultation sont issu-e-s de tous les départements de la métropole et des DOM-TOM ; 20 départements dépassent les 20 participants. Les services les plus représentés sont les ddtm / dirm, les dreal puis les ddi (respectivement 27, 17 et 14 %). la répartition entre filières s’établit à 54% de techniciens, 36% d’administratifs, 8% d’exploitation et 2% maritimes. Pour les corps fusionnés, 473 agents sont des ex TSE, 169 des ex Contrôleurs TPE, 311 des ex SAE et 57 des ex CAM ou CTT. Concernant les niveaux de diplômes, 1/3 ont un bac+2, 32% un bac ou moins et 35% un bac+ 3 et au-delà, ce qui confirme l’élévation du niveau de qualification, malgré un part des participants de moins de 35 ans inférieur aux autres tranches d’âge. Enfin, la part des femmes est de 36 %, soit quasiment la même proportion que celle des femmes dans la catégorie B (comptant un peu moins de 20000 agents).
Votre travail ? 16% des agents n’ont pas de fiche de poste ou celle-ci a évoluée sans leur accord. Seuls 53% des agents estiment que la nature des tâches liées à leur poste est en adéquation avec la catégorie b (13% en dessous, et 33% au dessus) : cette situation confirme en grand l’enjeu de la reconnaissance dans la catégorie B. 1/3 des agents disent travailler en dehors d’un collectif de travail, alors que dans le même temps, 50 % estiment que leur niveau de responsabilité a augmenté et 47 % que leur autonomie est plus importante. D’une part, on peut craindre une situation d’isolement grandissante et, d’autre part, responsabilité et autonomie sont des marqueurs de prise de responsabilités très largement niées dans le cadre du NES, en particulier pour les ex-contrôleurs
27% des agents de la catégorie B encadrent, soit près d’1/3, alors que là aussi, l’administration n’est pas pressée de reconnaître ces responsabilités. Cela conforte que les questions de « management » concernent bien les catégories B, et pas seulement comme agents encadrés.
La question ouverte sur l’adéquation entre travail à fournir et besoins à satisfaire a suscité plus de 700 commentaires, dont beaucoup évoquent le recul des niveaux de réponses, la baisse de la qualité du travail, les surcharges chroniques dans un contexte où les réorganisations de services viennent compliquer, et non simplifier, la réalisation des missions. C’est bien souvent par l’investissement professionnel et personnel que les services arrivent à fonctionner malgré tout.
Les attentes face à une telle situation sont : de la stabilité, de la reconnaissance, des possibilités d’évolution, une amélioration des relations et des conditions de travail, un meilleur encadrement et un recentrage vers un travail plus opérationnel et technique.
Votre carrière ? Dans l’évolution de carrière, c’est avant tout les possibilités de promotions qui sont fortement mises en cause et le niveau et les évolutions salariales (indiciaires et indemnitaires) qui sont perçues comme très insuffisantes comme élément de reconnaissance. Côté formation, la situation n’est pas rose ni en termes de connaissance, ni en terme d’utilisation des droits et même en terme d’accès (problème de disponibilité). La demande s’oriente plus vers des besoins de connaissances techniques et réglementaires. Reste que la question de la reconnaissance de la formation est bien posée. Le souhait de passage en catégorie A s’exprime fortement, motivé soit par une élévation du niveau de salaire (27%) soit pour exercer de nouvelles responsabilités (21%). Une majorité des participants estime leur entretien d’évaluation satisfaisant (30%) et qu’il est utile d’en avoir (26%)… mais 24% n’en ont pas ! la perception des facteurs qui limitent la promotion porte sur le nombre de places offertes (997 réponses), l’absence de soutien du responsable hiérarchique (813), le critère de responsabilités assumées (566) de l’ancienneté (510),
Vos attentes y compris par rapport au syndicalisme ? Les participants considèrent comme « tout à fait prioritaire » ou « très important », que soient portés les enjeux suivants dans nos batailles revendicatives :
- Défendre la mobilité choisie contre la mobilité subie : 1047
- Reconnaitre l’investissement et la qualité du travail dans le déroulement de carrière : 963
- Augmenter la valeur du point d’indice : 899
- Améliorer la défense des agents : 895
- Favoriser les garanties collectives de déroulement de carrière : 728
A savoir que 61% des participants ne sont pas des syndiqués, que parmi eux 17% disent pourquoi pas ? 38 % sont des syndiqués, dont 19 % à la CGT. Les moins de 35 ans évoquent souvent l’absence de réflexion sur la syndicalisation, ou une réflexion en cours, l’absence d’informations ou d’interlocuteurs, voire parfois des désaccords. Des freins existent tels que la surcharge de travail, la méconnaissance des droits, mais des points d’appui aussi : la défense collective, l’implication des camarades dans la vie des services, l’apport d’informations, l’apport d’humanité dans le travail.
Ces premiers résultats ne sont que partiels et une analyse plus poussée suivra. Merci de faire connaitre la consultation auprès de vos collègues en leur indiquant le lien suivant :
http://ofict.reference-syndicale.fr/2013/05/29/consultation-ofict-b/#more-1238