Chères lectrices, chers lecteurs,

Le 17^ème Congrès de l’Ugict qui s’est déroulé du 20 au 23 mai à Dijon a répondu en tout point à l’ambition de son fil conducteur « s’engager pour le progrès ».

En écho aux besoins de perspectives sociales et économiques, il a pris à contre-pied les mesures d’austérité, les comportements de résignation et le partage de la pénurie qui imprègnent désormais le monde du travail.

La liberté de ton, d’échanges d’expériences et d’arguments -plus de 400 amendements traités- ont rassemblé les congressistes. Cette unité s’est traduite par des votes de confiance massifs : plus de 90 % pour le rapport d’activité, l’orientation et la nouvelle direction élue.

En abordant la question centrale de l’avenir du travail qualifié, le congrès a tracé les axes d’une construction syndicale offensive et solidaire.

Offensive, en répondant aux aspirations des ICT sur le travail bien fait, la reconnaissance des qualifications, le libre exercice de l’éthique professionnelle et des responsabilités sociales et l’encadrement de l’autonomie professionnelle.

Solidaire, en ouvrant des perspectives d’évolution et de progrès pour l’ensemble du monde du travail et par conséquent d’une sortie de crise en contradiction totale avec le modèle de société low cost qu’on veut nous imposer.

Ce congrès s’est engagé concrètement sur la transformation du vécu au travail de nos catégories en évaluant la pertinence de notre activité et de notre orientation.

Les deux sondages que nous avons réalisés sur les « cadres » et les « techniciens » donnent une image non édulcorée du terrain.

Ils illustrent les chocs successifs de démobilisation dont ils font l’objet vis-à-vis de l’entreprise, à travers leur prise de distance avec les stratégies de financiarisation ; vis-à-vis du travail, à travers les attaques de leur professionnalisme et la confiscation du droit au désaccord. Enfin, ils mettent en lumière leur démobilisation sociale face à une campagne les désignant comme privilégiés donc boucs émissaires dans le partage de la pénurie.

Mais ils font surtout ressortir la communauté des aspirations qui répond à cette situation.

Ainsi, l’urgence de leur mobilisation et de leur engagement professionnel et sociétal a permis de déboucher sur une cohérence revendicative : la création, pas à pas, d’un nouveau statut cadres et techniciens à partir d’éléments existants, en utilisant les brèches ouvertes sur l’acquisition de droits nouveaux.

Trois grands axes de campagnes interprofessionnelles ont ainsi été décidés :

1. La reconnaissance et le paiement des qualifications.
2. Des droits nouveaux individuels garantis collectivement.
3. Un nouveau statut de l’entreprise, distinct de la société d’actionnaires.

Enfin, l’Ugict s’est engagée à développer de nouveaux outils pour que toutes les organisations de la CGT répondent avec plus d’efficacité aux aspirations des Ingés Cadres et Techs et leur permettent de continuer leur syndicalisme CGT pour être « professionnellement engagés et socialement responsables. »

Marie-José Kotlicki

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L’OFICT au congrès de l’UGICT : accéder à l’article