[Retours en classe] Scénarios incertains

Le déconfinement commencera… par un retour en classe des élèves et de leurs enseignants à partir du 11 mai !

Une décision d’emblée jugée incohérente, tant le respect des gestes barrières et de la distanciation sociale semble incompatible avec la présence de dizaines d’élèves dans l’espace d’une classe, d’une cour ou d’un réfectoire.

Les responsables politiques invoquent le danger pour les enfants les plus en difficulté scolaire, les décrocheurs, pour ceux vivant dans des familles précarisées par le confinement, s’ils ne pas retrouvent pas vite de bonnes conditions d’apprentissage.

Tout le monde reconnaît aussi que l’enseignement à distance ne permet pas des conditions optimales de « continuité pédagogique ». Par ailleurs, les parents ne sont pas des enseignants, et ils doivent être en mesure de reprendre le travail, donc de voir leurs enfants pris en charge.

Depuis cette annonce mi-avril, le ministre de l’Éducation consulte les représentants des personnels, des parents, des élus locaux, pour élaborer d’ici à début mai les scénarios d’une reprise des cours qui ne pourra en fait se faire que progressivement. Elle dépendra sans doute des départements, des conditions d’accueil et de protection des personnels et des élèves, de la priorité donnée à certains élèves, en fonction des situations scolaires, sociale, familiale ou du travail de leurs parents.

Les enseignants n’envisageaient pas un tel scénario de reprise, et se refusent à faire de la garderie dans des conditions de travail et de protection contre le virus non garanties. Il faut dire que les décisions précédentes laissaient supposer que, par précaution, les cours ne reprendraient pas en présentiel, puisque les épreuves du bac ont été annulées – sauf l’oral de français pour les première !

Ainsi, cette année, le contrôle continu pour les première et les terminale, nouveau credo du ministère, s’appliquera à plus grande échelle encore que prévu dans la nouvelle réforme du bac : sur la totalité des notes ! Le bac avait déjà perdu beaucoup de sa valeur nationale depuis l’instauration il y a trois ans, de Parcoursup, la plateforme de sélection et d’orientation des lycéens vers l’université, qui se fonde sur les livrets scolaires. Quant aux étudiants, ils ne semblent pas faire l’objet des mêmes préoccupations : les établissements d’enseignement supérieur restent fermés, ce qui pose pourtant d’énormes problèmes pour une multitude de passages de partiels, concours, validation de diplômes ou de stages…

V. G.

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