En premier lieu, ne doit-on pas prendre en compte les ressorts de l’engagement qui impactent les mobilisations ?
On s’engage beaucoup plus aujourd’hui dans la proximité, le local, quelle que soit la génération, sur des problèmes conjoncturels, ponctuels. Peut-être parce que la recherche de sens appliqué au local crée un sentiment d’utilité.
Le peu d’accroche sur l’existence de débats de fond, de mobilisation sur des questions transversales, ne sont-elles pas aussi une conséquence du poids de l’absence de perspective politique, mais aussi de la confiscation de la démocratie par des superstructures et d’un pouvoir aux relents monarchiques, qui décident à la place des gens ?
L’implication se resserre dans le micro, ce qu’on peut percevoir de transformable, là où on se sent personnellement concerné, où on peut être acteur. Les annonces d’un grand soir, l’entrisme politicien, sont totalement inaudibles dans ce contexte et peuvent même conduire à un effet repoussoir. Le problème auquel on est confronté réside alors dans l’aspect intermittent, monothématique de l’engagement qui à lui seul ne créera pas une transformation de la société.
Comment transformer cet engagement friable, intermittent, en une porte d’entrée pour un engagement commun et durable ?
Ne faut-il pas s’appuyer sur l’envie, le plaisir, proposer des outils pour redonner le pouvoir d’agir, ce que semble rechercher particulièrement la jeunesse. Ce n’est certainement pas en les appelant à entrer dans un moule syndical que l’on sera attractif.
Si nous fustigeons les écoles qui formateraient les jeunes diplômés·e·s, ce n’est pas pour faire de même dans notre syndicalisme, même si c’est au nom de la bonne cause.
J’insiste sur notre attitude vis-à-vis des jeunes quand on ne les ignore pas (Cf. le peu d’appétence des organisations vis-à-vis de la consultation jeunes diplômé·e·s), on leur demande souvent beaucoup d’expérience avant de les reconnaître comme des militants syndicaux à part entière, de leur confier des responsabilités, ou pire encore on dispose de leurs compétences et qualification, sans leur demander leur avis en fléchant leur parcours syndical, par exemple en les autorisant ou pas à faire partie de la direction nationale de l’Ugict-CGT, à assister à un congrès, ou même à s’affilier. Si ces jeunes syndiqués ne sont ni acteurs et ni décideurs, ils savent au moins de qui ils sont la propriété ! On ne peut pas continuer de telles pratiques dans la CGT qui ne sont guère éloignées de celles des patrons que nous combattons !
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