Dès lors, outre les convergences de différentes luttes professionnelles, le gouvernement doit aussi faire face à une part d’imprévisible. Comment pouvons-nous saisir ces fenêtres d’opportunités et du possible qui s’ouvrent dans la conjugaison d’interventions sociales et sociétales ?

Elles peuvent déferler sans que l’on s’y attende, notamment à l’heure des réseaux sociaux, comme cela a a été le cas avec la double bataille sur les discriminations et les violences sexuelles et sexistes faites aux femmes.

Non seulement les inégalités femmes-hommes dans le travail persistent, bien que les femmes soient plus qualifiées en moyenne que les hommes, majoritaires dans le salariat (la féminisation est en hausse parmi l’encadrement : 38 %, soit + 5 points en 5 ans), mais les discriminations dont elles font l’objet vont s’aggraver avec les ordonnances Macron. C’est en 2085 qu’elles seront en voie d’être fortement atténuées, naturellement, comme nous l’assure le Medef. De quoi être très patient·e·s !

Elles ont pour origine les rapports de domination femmes-hommes. Cette situation sociale intolérable rejaillit sur la vie personnelle et intime, déborde sur la place publique et crève le plafond du silence portée par une lame de fond de l’opinion publique qui à travers des témoignages, des dénonciations, font que la société exprime majoritairement une tolérance zéro par rapport aux violences sexuelles et sexistes exigeant des sanctions effectives systématiques. (Cf. le succès du mouvement #MeToo).

Ce changement structurant des mentalités, s’est aussi nourri de nos actions syndicales, comme notre campagne « Vie de mère » et constitue un retour sur une double leçon de choses pour notre syndicalisme.

Tout d’abord, nous sommes bien entrés dans un redimensionnement de la bataille contre les discriminations et les violences. Une bataille sociale et sociétale, c’est bien cette synergie qui constitue une dynamique de la transformation de la société en transgressant les frontières entre le social et le sociétal.

Par ailleurs, voilà qui met un point final au refus de ceux qui au nom d’une globalisation de l’ensemble des discriminations ne traitent pas en tant que telles les discriminations particulières et les rapports de domination à l’égard des femmes.

Ce constat sur la progression des luttes contre les violences faites aux femmes permet aussi d’amplifier notre bataille sur l’égalité et de construire la modernité sociale et solidaire de la société.