Comment amener tous les salariés à se rassembler, avec leurs spécificités, avec toute la diversité de leurs vécus et leurs qualifications ?
Parfois, les raccourcis dans la construction des convergences (on les décrète d’en haut) se traduisent aussi dans des raccourcis sur l’évolution des outils spécifiques CGT qui permettent justement de partir de ces situations spécifiques pour rassembler.
L’impatience et la volonté légitime d’être tous ensemble et la raréfaction des droits syndicaux conduisent parfois à court-circuiter la nécessité de se donner les moyens d’organiser partout où sont les ingénieurs, cadres et techniciens une activité spécifique pérenne.
La fusion des IRP avec la création du Comité social et économique (CSE) va provoquer des diminutions drastiques de mandats et de moyens.
La maîtrise de ces problématiques ne va être possible que dans l’unité, avec des débats transparents, incluant les enjeux d’avenir de la CGT : les besoins de renouvellement générationnel et de déploiement sur le salariat tel qu’il est et se profile.
Les moyens pour l’activité spécifique et son organisation sont complètement partie prenantes de ces enjeux et nécessitent beaucoup d’attention et d’intervention dans la période à venir.
Il serait dommageable que la lutte des classes ambitionnée se transforme en lutte des places et que nous passions à côté de nos responsabilités collectives.
S’il n’y a pas de modèle d’organisation, il y a des conditions pour que cela fonctionne :
- permettre une autonomie dans la construction des revendications spécifiques qui partent de la réalité de leur travail.
- Travailler la question des convergences entre les différentes composantes du salariat.
En ce sens, l’activité spécifique n’est ni corporatiste, ni catégorielle. Ainsi, le droit de refus et d’alternative répond aux aspirations des ICT, mais a aussi un impact positif sur la conception du management et sur la transformation des rapports sociaux.
Cette question du déploiement sans précédent parmi les cadres et maîtrises et la transformation des outils spécifiques sont au cœur de notre congrès.
Plusieurs propositions sont avancées pour permettre aux cadres isolés d’avoir une vie syndicale spécifique collective ; pour développer un accueil de masse parmi les jeunes diplômés ; pour relever le défi de la représentativité en ciblant 17 métropoles qui à elles seules représentent 61 % de la masse des cadres et plus de la moitié des professions intermédiaires. Cette question de la syndicalisation et mobilisation des ICT fut un axe central de la préparation du congrès avec toutes les organisations de la CGT, comme l’invitait la consultation des organisations de la CGT et des organisations spécifiques Ugict dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions 1 et 2 du congrès confédéral.
Le constat interprofessionnel sur l’évolution des outils est sans appel : il existe un lien direct, quels que soient les professions ou territoires entre la réduction du nombre d’outils spécifiques CGT et, globalement, la perte d’influence CGT, la baisse en syndicalisation. C’est un élément objectivé qu’on doit prendre en compte, sauf à pratiquer la politique de l’autruche.
Cela n’exonère pas pour autant les organisations spécifiques d’un travail rigoureux de suivi et d’impulsion de la qualité de vie syndicale dans les outils déjà existants.
Une organisation spécifique qui ne fait que du général, ou même ne décline que du général, constitue un frein d’appropriation du bien-fondé du spécifique pour toute la CGT.
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