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Combien de temps ce petit spectacle va-t-il pouvoir durer ?

Là encore, rien n’est écrit d’avance. La machine communicante du chef de l’État se grippe. Entre l’image et la réalité, le vécu l’emporte.

Il doit faire face à des mouvements sociaux très populaires, comme celui des personnels des Ehpad, des gardiens de prisons. Ces luttes font écho à un mécontentement grandissant contre les mesures d’austérité unilatérales à l’encontre des travailleurs et la montée des inégalités.

Les retraités qui voient leur pension amputée de la CSG ; les fonctionnaires (dont les organisations syndicales appellent dans l’unité à l’action le 22 mars) qui après un nouveau gel des salaires, la réintroduction du jour de carence, des milliers de suppressions d’emplois, ont pour seule perspective avec CAP 22 de nouvelles saignées d’emplois, d’abandons de missions prévus à un niveau historique.

La Fédération CGT des cheminots appelle le 22 mars à une manifestation à Paris. À peine 4 ans après la loi réformant le système ferroviaire, le gouvernement Macron en veut une nouvelle et il n’a peur de rien. Transformation des EPIC en SA, fin du statut cheminots pour les nouveaux embauchés et obligation de réviser à la baisse un contenu pour le personnel en place, menace sur 9000 kilomètres de lignes et le tout par un passage en force par ordonnances.

La fédération s’invite dans le débat public en sortant un rapport complet sur l’avenir du service public. La préservation et l’amélioration du service public ferroviaire français est un enjeu majeur pour la préservation de l’environnement, pour la sécurité de toutes et tous, l’aménagement du territoire et le développement industriel du pays.

S’y ajoutent l’inquiétude de la jeunesse lycéenne et étudiante, le mécontentement des enseignants face à la double réforme du baccalauréat et des parcours Sup., visant à faire des économies budgétaires rendant les études supérieures plus sélectives et qui ne remédient en rien aux inégalités structurelles dans l’enseignement.

Ces tensions s’accompagnent de batailles dans le privé contre les ruptures conventionnelles collectives constituant de véritables plans de licenciements économiques déguisés et permettant à bon compte de supprimer les obligations des employeurs en la matière.

Les contradictions entre la déstructuration des droits et les besoins sociaux s’exacerbent.

Ce mois de mars se caractérise par une poussée des luttes. Après un 8 mars de mobilisation unitaire à l’appel des organisations syndicales et des mouvements féministes pour l’égalité femmes-hommes et contre les violences faites aux femmes, le 22 mars s’annonce comme une étape importante dans la convergence des luttes où fonctionnaires, cheminots, salariés du transport aérien se rejoignent. La CGT met en débat une action interprofessionnelle dans le respect de la diversité des batailles en cours visant à rythmer ces batailles dans la durée tout en augmentant le rapport de forces.

Aujourd’hui, comme hier, la résistance ne peut se limiter à la simple opposition ou la simple contestation de l’ordre établi, mais doit inciter à travailler la question de la perspective qui donne du contenu positif aux actes de résistance et leur permet de s’inscrire dans la durée.

Texte mis en ligne le : 20 mars 2018
Version mise à jour le : 20 juin 2018

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