D’un côté les discours, de l’autre la réalité

Ils nous disent : « Les masques, surblouses, gel hydroalcoolique, tests vont être livrés ».

Dans la réalité : nous n’avons pas ou pas assez de matériel de protection !

Pourquoi manquons-nous de masques ?

Jusqu’en 2009, le stock géré par l’État était de 1 milliard pour les masques chirurgicaux et de 700 millions pour les masques FFP2 (plus protecteurs). C’était cette quantité qui était considérée comme nécessaire.

En 2020, le ministère de la Santé ne dispose plus que de 145 millions de masques chirurgicaux ! Le nombre de masques FFP2 reste inconnu, car à partir de 2013, ce n’est plus l’État qui est chargé de faire les réserves, mais les employeurs, ce qui s’est traduit par une forte diminution, voire une absence totale de réserve en lien avec la baisse des budgets (baisse de l’ONDAM).

Alors, tous ont une part de responsabilités et tous nous mentent lorsqu’ils font mine de découvrir

la réalité. NE LES LAISSONS PAS BROUILLER LES PISTES, CE QUI RENDRAIT IMPOSSIBLE DE DEMANDER DES COMPTES. Personne ne veut porter la responsabilité de la pénurie de matériel très lourde de conséquence. Ce n’est pas le résultat d’une incompétence, mais d’une pénurie organisée.

Pourquoi manquons-nous de lits ?

Ils voudraient nous faire croire que nous sommes tous dans le même bateau, c’est faux.
L’heure n’est pas à la polémique, mais à la vérité : 100 000 lits ont été fermés en 20 ans par les gouvernements successifs.

Fermer un lit signifie ==> suppressions de postes et de matériel.

2 autres exemples de ce décalage inadmissible entre leurs discours et nos réalités :

1 / Le discours = « Aux soignants qui tombent malades, je le dis, le coronavirus sera systématiquement et automatiquement reconnu comme une maladie professionnelle ».

La réalité = A ce jour pas de texte publié ! Ils savent ce qu’être reconnu en maladie professionnelle nécessite.
Il faut avoir été diagnostiqué ce qui est rarement fait puisqu’il n’y a pas assez de tests (et ils sont réservés aux ministres, secrétaires d’état !). De plus, il existe plusieurs types de tests et celui choisi en France est peu fiable = 20 à 30 % de faux négatifs.

Enfin, il faut que le patient source ait été identifié.
Comment faire reconnaître une maladie contractée en service si les agents ne sont pas testés ?

2/ Le discours : « les personnes porteuses de certaines pathologies (diabète, maladie cardio-vasculaire, immunodéprimés, etc.) ne doivent pas aller travailler », procédure d’arrêt de travail simplifiée pour personne considérée comme à risque au regard du Covid-19.

La réalité : RESTRICTION = ce dispositif ne s’applique pas au personnel soignant des établissements de santé qui doit contacter le médecin du travail (Source declare.ameli.fr).

Comment accepter que les hospitaliers porteurs de pathologies à risque se mettent en danger en allant travailler en pleine épidémie alors qu’hier, les différents gouvernements ont supprimé des milliers de postes ?

Il a fallu quelques jours pour sortir 25 ordonnances permettant de travailler 60 h par semaine, 6 jours sur 7 et dans le même temps des questions cruciales restent sans réponse. Tout est fait pour brouiller les pistes, les responsabilités.

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Publié le :
9 avril 2020

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