Les grands médias écrits comme audiovisuels sont-ils en train de nous refaire le coup de « la France a peur » lancé par le populiste Roger Gicquel sur TF1 en 1976 après le meurtre d’un enfant ?
En 2013, ce sont désormais les roms qui font la une pour mieux stigmatiser une population en désarroi, pour susciter les peurs, pour réveiller les fantasmes.
L’émotion à la place de la raison, le spectacle mis en scène par les vedettes du PAF pour faire exploser l’audimat. Mais aussi pour faire oublier les problèmes sociaux du pays (chômage, précarité, impôts pénalisant les classes les moins aisées, montée de la pauvreté et de l'exclusion, désindustrialisation, scandales en tous genres touchant des élus pris la main dans le sac, etc.).
A ce jeu-là, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls est le champion. Il faut dire que les micros et caméras lui donnent systématiquement la parole en oubliant les associations (mises en difficulté en raison du rabotage des subventions) et les élus qui tentent de résoudre les problèmes posés à ces populations. La parole est aussi systématiquement donnée à ceux qui, à droite, diffusent la haine, comme le maire de Cholet, Bourdouleix, qui, non content de trouver « qu’Hitler n’avait pas tué assez de tsiganes », s’en prend aux journalistes qui relaient ses propos. Si l’on ajoute à ces prises de position, les propos de Fillon sur le désistement en faveur du « moins sectaire », on aura compris que la course aux électeurs racistes a bien commencé !
A qui profite cette médiatisation poussant à la haine, au racisme, sinon au parti (le FHaine) qui en fait son fond de commerce, et ce, à six mois des élections municipales ?
Qui a cure dans les sphères dirigeantes des médias des problèmes qui assaillent des millions de citoyens ?
On préfère donner la parole aux amis de Sarkozy, Fillon, Estrosi, Ciotti, et autres UMP courant derrière l'extrême droite ou plus encore aux Le Pen eux-mêmes pour banaliser les idées xénophobes.
Pour le SNJ-CGT, il est temps de rappeler le rôle social des journalistes pour éclairer, mettre en perspective les questions auxquelles est confrontée la population.
Plus que jamais, l’indépendance des rédactions face au pouvoir de l’argent est d’une urgence absolue.
Il en va de l’avenir de la liberté d’expression dans ce pays. Et donc de la démocratie.
Montreuil, le 24/9/2013
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