Vous avez raison, « nous sommes un journal », pas une marque, pas un restaurant, en ce qui vous concerne, pas un grand magasin en ligne, en ce qui nous concerne, nous, magazines du groupe Lagardère.

Nous voulons vivre, sur le papier et sur Internet, sur les tablettes et les Smartphones. Nous ne pourrons survivre que si nous remplissons nos promesses : apporter information et analyses, d’ici et d’ailleurs, information sérieuse, chroniques, billets d’humour, entretiens et reportages inédits, bouleversants, billets drôles ou graves, témoignages et surtout enquêtes. Ce que nos patrons appellent « la marque » ne vit que de cela, pas des ventes en ligne, ni de la restauration plus ou moins branchée, croisières sur le Nil, billetterie ou autres chaussures en ligne. Mais de l’info, sous toutes ses formes.

Comme vous, nous sommes soumis à une cure d’amaigrissement d’une violence inouïe, au nom de la sacro-sainte rentabilité, les journalistes de dix titres d’Hachette seront vendus au plus offrant sans que la direction soit trop regardante sur le projet éditorial, seul gage sur l’avenir. Des centaines d’autres postes sont toujours menacés malgré notre mobilisation.

Vous êtes soumis à un chantage sans précédent : soit vous acceptez de devenir une « marque » soit vous crevez et l’actionnaire vous lâche.

Vous avez raison de vous battre. Nous avons besoin de Libé, pas d’un Flore rue Béranger.

Les journalistes, cadres et employés d’Hachette Filipacchi Associés sont avec vous.
Votre combat est le nôtre.

Levallois, le 9 février 2013
L’intersyndicale CGT–CFDT