S’il est un domaine où l’organisation spécifique est une condition sine qua non de la syndicalisation, c’est bien celui du travail social. Arracher patiemment la pratique des métiers de ce secteur aux conceptions paternalistes et charitables, conquérir la liberté pour les professionnels d’être tout simplement modernes, c’est le résultat d’une longue histoire.
La place des travailleurs sociaux dans le monde techno-socio- économique est totalement originale. Elle est le sujet de l’article qui leur est consacré dans ce numéro d’EMPREINTES. En 1946, « être à l’Agirc » signifiait être cadre. Aujourd’hui l’Agirc disparaît. Mais les « salariés à responsabilité » sont toujours là. C’est le sens de la revendication d’un statut de l’encadrement. La reconnaissance de la spécificité des « ICTAM » n’est pas seulement un problème de structure syndicale. C’est un problème social qui appelle la négociation de solutions à des problèmes spécifiques. C’est le sujet du second article.
André Jaeglé Président de l’IHS-UGICT
Sommaire
Travail social ou assistanat ?
Le travail social s’oppose à la notion d’assistanat. Il est contraire à ses valeurs émancipatrices et éthiques qui place l’être humain au centre de ses finalités.
A l’origine du statut de l’encadrement
La reconnaissance des ingénieurs, cadres et techniciens et le syndicalisme qui l’accompagne, émanent de profondes modifications des secteurs professionnels, des types d’entreprises, des révolutions industrielles puis informationnelles, leur impact dans le processus de travail, des transformations de la structure sociale.