L’industrie à contre-emploi qualifié

La question industrielle

Contribution de Gérard Salkovski, président délégué de l’IHS-Ugict- Octobre 2017

« En France : l’industrie à contre-emploi qualifié ! »

Ce texte se veut être une réflexion historique sur le pourquoi et le comment on en est arrivé à ce point de désertification industrielle. L’industrie française a été profondément attaquée en 1970/1980, sous les directives de rentabilisations financières imposées, le non investissement en ressources humaines qualifiées, au lieu de placer le travail vivant comme la condition sine qua non de toutes modernisations et révolutions.
La dynamique sociale avec la création de l’Ugict a t’elle été assez forte au sein de la CGT ? Cet outil de toute la CGT pour impulser et promouvoir l’emploi qualifié face aux révolutions technologiques et sociales, ne demeure t’il pas encore vrai ? L’Ugict a multiplié ses efforts en ce sens : éditions d’Options spéciaux ; rencontres d’Options. Dans ses congrès, ses militants ont lutté de manières particulières, élaborant des perspectives avec différents partenaires pour promouvoir un autre type de gestion, de recherche, de production, correspondant aux besoins des hommes et femmes de la Nation.

1945 à 1960

La France est devenue une grande nation industrielle et s’est développée dans les hautes technologies. Elle le doit pour l’essentiel au secteur public édifié à la Libération et à l’impulsion donnée par les grands programmes technologiques publics. Cela s’est poursuivi bien souvent sous la pression des luttes : TGV, le nucléaire civil, les télécommunications numériques, l’aéronautique, l’espace, des groupes privés comme la CGE se sont développés à partir de cette impulsion publique. D’autres se sont désengagés : de Wendel, Schneider, dans le textile le capital industriel s’est reconverti dans la grande distribution Mulliez Auchan ; Boussac, etc. Les ressources humaines, bien souvent ouvriers qualifiés et techniciens, correspondaient à ces évolutions.
Les grands programmes d’équipement développés par « les grandes entreprises nationales » EDF-GDF, SNCF, RATP, Air France, Air Inter, P et T, Charbonnages de France ont permis de bâtir des industries à la pointe de la technologie dans les équipements énergétiques, ferroviaires, les télécommunications, après l’impulsion donnée à l’aéronautique civil (Caravelle, Concorde, Airbus). Sur ces bases, ces grandes entreprises ont pu exporter dans le monde. Ex. : la construction ferroviaire nationale représentait 20 % des exportations mondiales en 1987.

Reconstruction et développement du CME (Capitalisme Monopoliste d’Etat)

De 1949 à 1973 la productivité du travail croit de 4,5 % à 5 % par an. Elle est plus accentuée dans l’industrie, de 2,8 % à 5,5 %, grâce à l’essor technologique. Cependant la formation qualifiante est en inadéquation avec celle-ci. Le nombre de techniciens, ingénieurs croît moins vite de 1947 à 1962 que le nombre d’ouvriers. En 1962, ils représentent 4,6 % pour les cadres, 10,2 % pour les techniciens. Pour la plupart ils ne sont pas ou peu reconnus dans leur qualification. De plus le mouvement syndical, s’il porte un regard sur ces catégories, est peu enclin à leur proposer la syndicalisation.
Dans les années 1960, le nombre d’employés et cadres va augmenter (+ 270 000 par an) plus vite que celui des ouvriers dont le nombre lui va diminuer.

L’industrialisation se traduit, à la veille de la Première guerre mondiale par 6,5 millions de salariés ouvriers, 7,2 millions entre les deux guerres (1931), 8,3 millions en 1979 et 6,5 millions en 1990. Le nombre d’actifs industriels n’excède pas celui de 1914.
1936 : premier recul de l’activité industrielle entre 1931 et 1936 avec 1,3 millions de salariés en moins en 5 ans. Il faudra attendre les années 1980 (de 1983 à 1985) pour retrouver une telle ampleur. L’emploi industriel alors est inférieur à celui de 1921.

L’emploi qualifié à la traine

Ce qui est frappant ce sont les progressions différenciées des catégories salariales.
De 1876 à 1911 : +1,8 % par an pour les ouvriers, +1,4 % pour les employés et cadres.
De la Première guerre mondiale jusqu’aux années 1930, l’emploi industriel a reculé de 22 % en France, ce qui est inattendu étant donné la situation économique de la France à cette époque avec la deuxième révolution industrielle, les besoins des industries et le taylorisme qui commence à poindre. 1,5 million d’emplois supprimés dans l’industrie.
De là à penser qu’à chaque révolution économique le volet humain n’est pas pris en compte dans notre pays !…

Par contre dans d’autres pays industrialisés, l’évolution est différente : + 12 % aux États-Unis, +8 % au Japon…

En France l’emploi industriel ne représente plus que 21,8 % contre 28,5 % en 1974.
La faiblesse de l’emploi industriel explique la stagnation de l’emploi total depuis 20 ans et le taux de chômage record.
Alors que des emplois sont formés depuis 1945-47 à l’industrie, celle-ci s’effondre en 1974… Pour partie va donc exister un différentiel entre les emplois formés et l’essor des technologies.

La tentative de résoudre le problème de l’emploi par celui des services se heurte à un obstacle :
De 1973 à 1975 et de 1979 à 1983 l’industrie perd 1,1 % et 1,6 % d’emplois. Les services n’augmentent que de 0,9 et 0,8 %.
L’industrie a des capacités insuffisantes en quantité et qualité pour répondre aux besoins nationaux de création et de production. De 1974 à 1989 la population active augmente de plus de 2 millions !

1970 – 1990

Près de 1,5 million d’emplois ont été supprimés dans l’industrie, soit 100 000 chaque année. L’emploi industriel ne représente plus, en 1989, que 21,8 % de l’emploi total contre 28,5 % en 1974.

L’emploi industriel est encore aggravé par la dégradation de la qualité des emplois occupés. Sur les 4,7 % d’emplois industriels en 1989, plus de 400 000 sont précaires et 200 000 à temps partiel, soit un total de 13 %, ce qui réduit la force de travail permanente dans l’industrie à un peu plus de 4 millions, contre 6 millions en 1974. Cette part d’emplois dégradés dépasse de loin celles des cadres et ingénieurs dans l’industrie (9,25 % en 1989).

C’est cette faiblesse de l’emploi industriel qui explique la stagnation de l’emploi total depuis 20 ans et le taux de chômage record. Ainsi, bien que l’industrie ait une part plus réduite dans l’emploi total, elle reste décisive pour résoudre le problème de l’emploi.

Dans les 5 premiers pays industrialisés, la France est celui qui connaît en 1989 le plus fort taux de chômage : 9,5 % contre 7,3 % en RFA, 6,4 % pour la Grande-Bretagne, 5,2 % pour les États-Unis et 2,2 % pour le Japon.
Cette faiblesse de l’emploi industriel en quantité et qualité est en rapport direct avec l’insuffisance de nos capacités nationales de créations et production.

La capacité de création de produits nouveaux dépend de l’intensité de l’effort de Recherche et Développement, moindre en France que dans les autres pays industrialisés, seul l’effort dévolu à la production d’armement est important.
Faiblesse aussi dans les dépenses d’éducation technologique : Entre 1973 et 1989, la part des diplômés dans la population active occupée en France est passée de 40 % à 60 %. Mais on constate un déficit criant de formations technologiques pour l’industrie : 56 % des salariés dans l’ensemble des activités sont en dessous du niveau CAP contre 34 % en Allemagne.

Les 2/3 des techniciens n’ont pas le niveau BAC, 300 000 jeunes sortent du secondaire chaque année sans diplôme ou en dessous du niveau BAC. Notre pays manque de jeunes techniciens supérieurs et d’ingénieurs.
La RFA forme pour, 1 000 jeunes, 32 ingénieurs, la Grande-Bretagne 25, la France seulement 15 par la formation initiale et 2 par la formation continue.
Ce dernier chiffre illustre avec force la bataille menée par l’UGICT-CGT et la FERC-SUP pour non seulement pérenniser les formations du CNAM, mais élargir son champ d’activité de formation technologique populaire. Cette bataille aura conduit à ce qu’un président CGT soit élu au CNAM : Pierre-Louis Marger.

Cette faiblesse des qualifications ajoutée à leur non reconnaissance dans les salaires fait que la France est en Europe un pays à bas salaires, derrière l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne.

Ce déficit des ressources humaines aggrave encore l’effet du faible effort de recherche civile des entreprises : il est plus difficile de créer des produits nouveaux mais aussi de les produire à l’échelle industrielle, de transférer les technologies des laboratoires aux activités à grande échelle.

Ainsi l’industrie française qui excelle dans la production de hautes technologies en petites séries a-t-elle des difficultés dans celle concernant le grand public en grandes séries.

La tentative de développer les capacités matérielles s’est heurtée à l’insuffisance criante des ressources humaines nécessaires à l’industrie.

Le cas de la SNPE, aujourd’hui disparue, quant à la fabrication de matériaux composites, en est un exemple. Au laboratoire du Bouchet (91), absence de passage d’un pilote à une fabrication à grande échelle, malgré la lutte de l’Ugict-CGT. Le procédé est vendu aux Japonais…

1983/1988 : Luttes des Technip : des techniciens et ingénieurs luttent pour continuer des programmes de Recherche et Développement.

Des interventions publiques inefficaces en 1981.

1981-83

Si on proclame la volonté de donner une nouvelle impulsion publique, dans le secteur concurrentiel de l’industrie manufacturée qui s’étend de Saint-Gobain, de la CGE, de Rhône Poulenc, Bull, Thomson, Péchiney, Roussel Uclaf, la filiale française du groupe ITT (nationalisé en 1983 en CGCT et revendu au groupe suédois Ericsson allié à Matra).

Mais si la création d’emplois est le premier objectif : « les différentes activités devront dégager un résultat d’exploitation suffisant pour assurer le développement de l’entreprise et la rentabilité des capitaux investis ».

Il faut donc tailler dans les « sureffectifs » et les salaires pour réussir la modernisation en relevant les profits contre l’emploi pour investir.

Les banques sont appelées à financer l’industrie mais elles doivent elles aussi parvenir à la rentabilité, donc sélectionner les projets, suivant les risques et les rendements espérés.

En 1983, Delors autorise les entreprises nationales à recourir au financement privé. C’est Bérégovoy qui va réformer en profondeur le système financier.
Les Caisses d’Epargne sont reformées, de nouveaux titres financiers sont créés, des groupes nationalisés sont privatisés : Elf, Saint-Gobain, la CGE, Paribas et Suez, en 1987 Matra.

Avec la notion d’État compétitif, c’est l’ensemble des services publics qui est également concerné par la « modernisation de la fonction publique ». Les banques et assurances sont invitées à soutenir le redéploiement industriel dans le marché unique et à développer pour cela des rapprochements entre banques et assurances (la bancassurance). Banque et industrie (Crédit Lyonnais – Thomson ; restructuration de la chimie). À chaque réforme le privé progresse ce sont ses règles et critères qui s’imposent y compris dans les entreprises publiques ou associées comme à la CGE avec EDF, SNCF et P et T.

Un privé de plus en plus spéculatif
Au cours des années 1980, les grands groupes privés comme Wendel et Schneider ont poursuivi et accéléré leur désengagement de la sidérurgie, de la métallurgie. Le groupe Marine-Wendel qui comptait 100 000 emplois en 1977 aujourd’hui n’existe plus. Le groupe CGIP 33 000 emplois en 1978, 7 ans plus tard 18 000. Toutes ces activités mécaniques ont été cédées aux Japonais, aux Allemands. Sous la houlette de Pinault-Valencienne il ne reste plus rien ou pas grand-chose de l’industrie française.

L’année 1988 allait être l’année du désengagement. Lesieur vendu à l’Italien Ferruzzi, le baron Bic vendait sont textile à l’Américain Sara-Lee ; Leroy Sommer ses moteurs à l’Américain Emerson. Bernard Tapie les piles Wonder-Mazda à l’Américain UCAR. Et ce n’était pas fini. Les échanges commerciaux sont devenus déficitaires. De 1984 à 1989 des suppressions massives d’emplois -16 000 contre +41 000 en Europe du Nord, dont 25 000 en RFA. La forte pénétration de groupes étrangers en France a joué un rôle majeur dans cette dégradation. La Recherche et Développement est en faiblesse comparée à celle de l’Allemagne. Autres exemples, la chimie. On brade la pharmacie. De deuxième découvreur de médicaments mondial on est plus que sixième et menacé par les directions européennes et les réformes de la sécurité sociale en cours.

Les 20 groupes qui remodèlent la France
Renault, PSA, Elf, Total, Alcatel-Alsthom, Usinor-Sacilor-Pechiney, Thomson, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain, Michelin, BSN, Bouygues, Schneider, Beghin-Say, SGE, Aérospatiale ? CEA-industrie, Bull, Lafarge-Coppée. Ils comptaient 1,8 million de salariés en France et dans le monde en 1980, 1,6 million en 1989. Ils se sont complètement redéployés à l’étranger : de 1980 à 1989, en volume, l’activité en France a reculé de 8,5 % tandis qu’elle s’est accrue de 52 % à l’étranger. Certaines ont quasiment disparues.

Les retards s’accumulent au plan industriel, la dépendance se fait de plus en plus forte. Les importations explosent, l’industrie française est incapable de satisfaire sa propre demande. Les achats étrangers atteignent des niveaux record. Dopée par la baisse du dollar, l’industrie américaine se rue sur la France (+ 80 % en volume de 1987 à 1989). Le privé est de plus en plus spéculatif.

Désengagement de la sidérurgie et de la métallurgie

Marine-Wendel 100 000 emplois en 1977, aujourd’hui disparu. Le groupe CGIP 33 000 en 1978, 7 ans plus tard 18 000. Schneider s’est débarrassé de sa sidérurgie, de sa construction navale (Normed), de sa machine-outil (Ernault Somua vendu à Toyota), du groupe Creusot-Loire en 1984, de son ferroviaire (Jeumont-Schneider), de son matériel téléphonique vendu à Bosch.

Ailleurs aussi c’est la grande braderie ! !

Le repreneur du textile Boussac, B Arnault, a vendu tout ce qui n’était pas luxe et fait une OPA sur Louis Vuitton, Moët Hennessy.

Le repreneur des piles Wonder, Bernard Tapie a vendu celles-ci à UCLAR (USA), puis Adidas, etc. ; François Pinault la Chapelle Darblay aux Scandinaves, etc…

La domination des groupes qui exercent une influence directe sur leurs filiales, sur leurs sous-traitants ou bien sur tout un ensemble d’entreprises, voire sur les localités Michelin à Clermont-Ferrand, Peugeot à Sochaux, etc.

Des ressources financières à caractère spéculatif

Moderniser avec ou contre les hommes. La modernisation s’est faite au prix d’un véritable massacre de l’emploi d’une pression considérable sur les salaires, du refus de l’effort de formation massif nécessaire pour requalifier les emplois, du développement de la précarité…

Recherches et productions
Une pression de court-terme de la rentabilité donc l’aptitude des entreprises à faire de la recherche et à la valoriser dans des productions nouvelles va donc dépendre du niveau de rentabilité exigé de l’environnement financier. En France ce niveau est particulièrement élevé notamment dans l’électronique et donc comme il n’y a pas de débouché producteur, on vend. Qui fabrique les cristaux liquides du CEA-LETI à Grenoble ? Le Japonais Stanley pour Renault… Et les nouveaux scanners du même LETI ? Le Scandinave Scanditronix, Thomson avec la CGR ayant vendu les siens à General Electric.

La nouvelle technique de production du verre conducteur ? Nippon-Soda au Japon. Le système de vision Robot de la filiale Robotronics de Matra ? L’Américain Allen-Bradly. L’insecticide développé par la CNRS ? L’Américain du Pont de Nemours, Rhône Poulenc et Roussel Uclaf ayant refusé. La CILAS filiale de la CGE fabricant de laser vendu à ITT… « Nous avons souffert d’une absence de systémier français, ce dernier aurait été Renault-Automation et un rapprochement avec la CILAS, pour une nouvelle gamme de lasers. »

De 1985 à 1989, sur 350 milliards de francs de profit brut du travail salarié et 583 milliards du marché financier, seulement 195 milliards sont allés à l’investissement matériel.

Entre 1985 et 1989 les 20 premiers groupes français n’ont pas augmenté leurs productions. Les entreprises françaises ont accru leurs investissements à l’étranger à partir de 1986 pour atteindre 141,5 milliards en 1990, ces sorties de capitaux s’ajoutant au déficit commercial, pour compenser des entrées équivalentes et donc des investissements étrangers. Pour cela il faut rendre l’espace public français attractif : routes, ponts, transports, taxes réduites, etc…

Dans la décennie 1980 : explosion de la dette publique. L’État s’endette à la place des groupes. Celle-ci montre alors que les recettes stagnent faute d’une utilisation de l’argent par les groupes pour l’emploi et des richesses nouvelles.

Exemple des composants électroniques
Des atouts nationaux comme Bull, Alcatel, Matra, Thomson, sont bradés.

L’exemple de Bull quant à la nécessité de fournir aux lycées et collèges des ordinateurs est flagrant, on lui préfère : Victor (Suédois) qui deux ans plus tard fait faillite.

Pourtant des coopérations entre l’université Paris 6 et Bull auraient non seulement fournit un matériel adapté, mais aussi dynamisé le lien Recherche-Production. L’Ugict-CGT n’est pas pour le moins restée inactive, mais n’a rencontré que peu d’écho quant à l’élargissement de telles coopérations de luttes et d’actions
Les exemples de luttes et d’actions de Bull à la CGR (Compagnie Générale de Radiologie), au CNAM, des ICTAM avec leur Ugict, démontrent que les propositions faites sont très interprofessionnelles, pour allier champ de la Recherche, utilisateurs et formateurs, à la production de hautes technologies. Ces actions révèlent un caractère très spécifique à ces catégories de salariés. Elles sont aussi le reflet d’une intervention dans la gestion mise en avant par l’Ugict à son congrès de Toulouse (1985) face au déclin industriel et technologique de la France.

Autres révolutions
Avec la révolution informationnelle, il y a entre les deux processus une différence fondamentale dans la façon d’élever la productivité : c’est un nouveau type, de productivité qui est à l’œuvre, de relation entre les hommes, les peuples. Il s’agit d’autre chose que la simple poursuite de la révolution industrielle précédente.
Dans le premier cas, on diminue le travail vivant et on augmente le travail mort (cristallisé dans les machines et correspondant au travail vivant nécessaire pour les réaliser dans d’autres usines). Si la diminution du travail vivant est supérieure à l’augmentation du travail mort, il faut au total moins de travail pour le même produit.

Second cas, l’introduction de machines va supprimer aussi du travail vivant comme dans le premiers cas, mais en même temps, leur complexité, l’information nécessaire, le traitement et la circulation de cette information vont demander plus de travail manuel, plus de travail d’implantation de programmation, de maintenance. Donc plus de qualification et donc de formation. Nous n’en sommes plus à une simple adaptation de l’individu à un poste de travail donné, comme cela a été le cas dans la seconde révolution industrielle. L’autonomie de l’individu à penser, à proposer est une des clés. Seul l’Homme est capable de tirer toutes les ressources d’un ordinateur, de robots, etc.

Cela demande aussi des échanges entre entreprises. Car une seule ne peut avoir toute les informations et les capacités nécessaires. La formation et l’initiative, la circulation de l’information, l’échange, remettent en cause la centralisation, les cloisonnements, la hiérarchie militaire descendante, poussent à la décentralisation et à la recherche d’une cohérence par la concertation d’entités autonomes et non la tutelle d’un centre unique.
Cette révolution recèle des gains de productivité considérables pour satisfaire les besoins immenses des hommes et en même temps nécessite comme jamais leur développement. Cela nécessite de forts investissements en ressources humaines, c’est la clé d’une réussite.
A l’inverse, accroître le travail vivant pour accroître la productivité est contraire aux règles libérales.
. Cette question concerne et interpelle directement le syndicalisme qui se doit d’être un élément moteur de l’épanouissement humain et doit pousser à ce que l’intelligence humaine prévale sur le profit à tou

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