INDUSTRIE

Travail social et désindustrialisation

Jocelyne Guiheu – mars 2019

 

Le travail social a toujours été un outil d’adaptation et d’accompagnement des politiques libérales des gouvernements.

Il est considéré comme un « médiateur » des dégâts humains causés par une financiarisation toujours plus grande des entreprises, l’éloignement des centres de décision, le chômage et la précarisation des populations.

L’État et les gouvernements pour minimiser les effets sociétaux mettent en place des dispositifs sociaux (RMI, RSA, secours financiers, etc.) et détruisent en même temps la protection sociale, distributive, financée par l’emploi (les cotisations sociales).

La décentralisation est venue pour l’action sociale confirmer la baisse des moyens, ou transférer des missions régulières (justice, ASE, éducation, logement, etc.).

Conscient des dégâts causés il impose aux travailleurs sociaux, assistas de service social et éducateurs spécialisés des injonctions de « réparations » vis-à-vis des populations les plus touchées.

Dans un même temps, les moyens de fonctionner (diminution du nombre de techniciens de l’action sociale) et baisse des rémunérations (non reconnaissance des niveaux d’études DE à Bac + 3 et diplômes supérieurs à bac + 5), sont mis en œuvre.

Une déqualification est constatée dans le « cœur » même des deux métiers les faisant basculer d’un rôle de « veilleur social » à un rôle d’enquêteur ou de « contrôleur » des individus et des familles (fichiers, statistiques, rapports, etc.).

Le management lui-même s’est vu transformé, calqué sur un management des secteurs industriels.

Déontologie et éthique sont malmenées, confrontées aux politiques budgétaires en baisse.

Les missions de restauration de l’autonomie et de la citoyenneté sont remises en cause pour appliquer les dispositifs au coup par coup.

En cela le travail social est éminemment politique et navigue sur les injonctions contradictoires, comme tentent de l’approcher les deux articles suivants :

  • Le travail social, c’est politique
  • Injonctions contradictoires, freins à l’engagement syndical.

 

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