L’engagement et l’éthique des soignants…

L’engagement et l’éthique des soignants
au cours de la première vague de la covid-19,
par Annie Michel, suite à une audition de quelques soignants
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Les professionnels de santé quelques soient le lieu de réalisation des soins : réanimation, unités dédiées covid-19, unité de médecine, unité d’urgence ouverte à toutes pathologies, EPHAD… ont su prendre en charge dans une approche pluridisciplinaire, où la hiérarchie des grades, des connaissances et compétences s’est dissoute dans un collectif de travail où chacun exprimait son point de vue : du brancardier au médecin, faisant corps par un esprit solidaire et fraternel dans une intelligence collective et de répartition des tâches, afin de répondre aux exigences de l’acte de soin, du prendre soin de la personne atteinte par la covid-19, cette “sale maladie”, y compris dans l’accompagnement vers la mort et encore plus du patient-défunt, sans oublier d’avoir une pensée pour l’entourage de ces personnes.
Ces valeurs profondes animant les professionnels de santé dans leur acte de soin, à mon avis s’enracinent dans les valeurs républicaines et celles de la sécurité sociale, promulguant ainsi depuis sa création : 1945 les fondamentaux de la sécurité sociale, que les économistes libéraux souhaitent mettre à terre.
Les professionnels de santé de par leur engagement dans cette crise sanitaire qu’ils caractérisent de “catastrophe sanitaire” ont su concevoir une œuvre sociétale où se dégagent des perspectives de santé et de vie dans une exceptionnalité française.
Je ne sais si c’est compréhensible, mais à mon avis sans la prégnance des valeurs de la sécurité sociale et des valeurs républicaines dans la formation et l’histoire des professionnels de santé, il aurait été difficile aux soignants de faire face à la première vague. C’est mon hypothèse de travail, d’ailleurs depuis que le management à la verticale est revenu avec force, les soignants démissionnent. Dès nos premiers entretiens nous avons vu apparaitre ce mouvement de démission des soignants, dû en partie à une violence managériale que le Ségur n’a pas arrangé.
En conclusion : je dirai que les soignants sont au cœur d’un conflit de valeurs sociétale, que la crise sanitaire à mis en évidence, conflit de valeurs conduisant actuellement à la démission en masse de soignants et à la mise en péril de l’hôpital public.
Annie MICHEL
Membre du Bureau de l’IHS-Ugict

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