Statuts

En règle générale, peu de syndiqués, voire de militants, s’intéressent aux statuts de l’organisation. Ceux-ci sont pourtant fondamentaux car ils définissent les règles qui nous permettent de vivre ensemble.

Les statuts de l’Ugict sont courts et simples et permettent une grande souplesse dès lors qu’on reste fidèle à ce qui fonde l’organisation : animer l’activité et la syndicalisation des ICT. Ces statuts bougent peu. Les statuts qui sont modifiés trop souvent sont la plupart du temps le signe d’organisations fragilisées qui essaient de régler leurs problèmes en introduisant des éléments de débats qui relèvent de l’orientation dans leurs statuts, ce qui est nuisible à leur développement.

Fruits d’une longue histoire, les statuts de la CGT définissent un mode de vie ensemble fondé sur la fraternité et la solidarité en bas, le syndicat comme base fondamentale de l’organisation ainsi que le croisement des chambres de métiers et des bourses du travail en 1895, des professions et des territoires aujourd’hui.

Dans la dernière période, ces statuts ont permis de surmonter bien des crises notamment de direction, lors du référendum constitutionnel de 2005, lors de la succession de Bernard Thibault, ou de Thierry Le Paon au secrétariat général de la CGT. C’est la combinaison de pouvoirs entre commission exécutive (sortante et nouvelle) et comité confédéral national (rassemblant unions départementales et fédérations professionnelles) qui a encore permis de sortir par le haut d’un 53e congrès confédéral extrêmement conflictuel avec des ferments d’implosion. La confédéralisation ne se réduit pas à une juxtaposition d’organisations pas plus qu’à une confédération « hors-sol » ou détachée de ses composantes elles-mêmes. L’élection au secrétariat général de la CGT de Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict –organisation elle-même outil de rassemblement du salariat– a consacré le rassemblement autour de la conception d’une Confédération assise sur le croisement des organisations professionnelles et territoriales.

Avec des orientations votées à plus de 70 % et en se donnant une direction avec des équilibres reflétant la nature des débats et des attentes, la CGT a su trouver en elle-même les ressources pour continuer à porter l’essence du monde du travail, ses espoirs et sa combativité transformatrice à un moment crucial dans la vie de notre pays.

Jean-François Bolzinger

15 avril 2023

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