Ingénieurs des travaux – chantier statutaire

Le projet de fusion des corps d’ingénieurs de 2011-2012, heureusement avorté, avait donné lieu à une mobilisation de tous les corps d’ingénieurs du ministère avec l’ensemble des centrales syndicales pour défendre leurs missions, leurs formations, leurs recrutements, leur mobilité. Les assises des ingénieurs avaient été un moment important de débat, mais non suivi de propositions concrètes.

Trois ans après les “assises des ingénieurs”, l’administration n’entend toujours pas leurs revendications.

Que ce soit au niveau ministériel – faute d’une réelle volonté de l’administration d’avancer sur ce sujet – mais aussi et surtout au niveau de la Fonction Publique avec un projet de statut des ingénieurs des travaux calqué sur le A-type appliqué aux Attachés, qui ne reconnaît pas le bac+5. Ce projet gouvernemental est passé le 26 septembre à la Commission des Statuts du Conseil supérieur de la Fonction publique de l’État.

Il se contente de l’application quasi-mécanique des dispositions de PPCR aux ingénieurs des travaux[1]. Ce projet comprend une certaine revalorisation des deux premiers échelons, minorée par le dispositif d’intégration de points de primes, et par la suppression des bonifications d’avancement (environ 3 ans, en moyenne), et l’instauration du GRAF (GRade à Accès Fonctionnel) qui va justifier le faible accès au corps des IPEF, qu’il faut pourtant élargir.

Dans le même temps, la DGAFP n’envisage pas pour l’instant d’intégrer les ingénieurs d’études, comme ceux de l’IFSTTAR, actuellement sur des statuts du CNRS et du MENESR, pourtant recrutés bac+3, comme les Attachés. Cette catégorie d’ingénieurs ne peut une nouvelle fois rester sur le bord de la route !

Le projet porté par la DGAFP dévalorise la filière technique de nos ministères, sans reconnaissance particulière de la filière administrative. La reconnaissance des qualifications de la catégorie A et notamment du niveau de qualification Bac+5 (master, titre d’ingénieur), technique comme administrative, est un sérieux chantier, à ouvrir rapidement.

La reconnaissance, nécessaire pour permettre aux ingénieurs de remplir leur rôle dans le service public, passe par un véritable déroulement de carrière en lien avec une possibilité réelle de mobilité choisie et une revalorisation de leur rémunération, la reconnaissance de tous les parcours professionnels. A l’inverse, le projet de décret présenté le 26 septembre est une occasion manquée de tirer parti durablement de l’atout pour la puissance publique que constituent les corps d’ingénieurs et leur capacité d’innovation, avec le risque de déplacer la maîtrise technique et le véritable pouvoir de décision du côté des partenaires privés.

Comme nous l’avons exprimé avec force lors des assises, la CGT veut un service public de l’État pour les usagers et les collectivités territoriales, capable d’écouter leurs avis, à leur service dans l’intérêt général, portant de « vraies » politiques publiques durables, de transition énergétique, de transports, de logement, d’aménagement durable du territoire. Les ingénieurs ont toute leur place dans la construction de nouvelles mobilisations.

Retrouvez le dossier “ingénieur” sur le site de l’OFICT-CGT.

Ingénieur et syndiqué CGT : ce n’est pas une perte de temps !

Le syndicalisme CGT permet de s’informer de manière indépendante sur la marche de nos services, de peser sur leurs évolutions, de promouvoir l’organisation collective du travail, d’agir ensemble pour un management alternatif, une gestion humaine et soucieuse du service public, pas purement comptable, de défendre de bonnes conditions de travail et la reconnaissance de son travail.

La CGT est un lieu de débat, d’expression libre, de réflexion, indépendant de la hiérarchie. Etre syndiqué-e à la CGT signifie pouvoir prendre part aux décisions et revendications de son organisation. La CGT décide de ses orientations et de ses revendications avec les syndiqué-e-s. C’est une pratique démocratique où chaque syndiqué-e est pleinement “acteur(trice) – décideur(e)”. Avec l’UGICT, et dans nos ministères l’OFICT, elle propose à l’encadrement une organisation, dans la CGT, permettant aux ingénieurs, cadres et techniciens d’exposer tous leurs problèmes, de construire leurs revendications, et les solidarités entre toutes les catégories de salariés, d’agir avec leurs collègues.

C’est ce que la CGT fait sur la question du temps de travail notamment.

Le syndicalisme développé par la CGT est le moyen de faire converger les intérêts de tou-te-s les agent-e-s de nos ministères à partir de leurs besoins propres, quelle que soit leur catégorie et à une autre échelle, celle de tous les salarié-e-s.

La CGT, pour un syndicalisme des ingénieurs innovant ?

 

 

[1] Les corps concernés qui regroupent 15 253 agents sont ceux des ingénieurs des travaux publics de l’Etat, des ingénieurs de l’agriculture et de l’environnement, des ingénieurs des travaux géographiques et cartographiques de l’Etat, des ingénieurs de la météorologie, des ingénieurs des industries et de mines, des ingénieurs d’études et de fabrications.

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