Depuis plusieurs mois nous voyons bien que l’avenir de l’ENTPE est en train de se jouer sur plusieurs plans.
Le premier est bien évidement celui du recrutement d’ITPE fonctionnaires. Le contrat d’objectif qui avait acté le recrutement de 100 ITPE fonctionnaires par an arrive à son terme. L’avenir, avec des coupes sombres dans les missions, les moyens et les effectifs des ministères ne laisse pas prévoir une hausse des recrutements.
La réforme territoriale lancée par le Premier ministre le 8 avril 2014, visant une nouvelle carte intercommunale avec des intercommunalités basées sur les bassins de vie, la suppression des Conseils départementaux (ce qui ne veut pas dire des départements) et la réduction de moitié des Régions aura de toute évidence des conséquences fortes sur l’organisation et les missions des services Etat et bien sûr des services des collectivités territoriales.
Le deuxième projet de loi sur l’acte III de décentralisation est prêt, il devrait marquer une clarification des compétences donc avec là aussi sans doute des incidences sur les missions des différents services publics et les emplois.
La seconde question porte sur l’insertion de l’école dans différents réseaux, axe essentiel pour le maintien et le développement de l’école tant au niveau de l’enseignement que de la recherche.
La nouvelle loi sur l’enseignement supérieur et la recherche de juillet 2013 a supprimé les PRES et créé les COMUE (communauté d’universités et d’établissements). Celles-ci font l’objet de lourdes critiques de la CGT de l’Enseignement supérieur, quant au défaut de démocratie de leur fonctionnement.
L’ENTPE était partie prenante du PRES Lyon – Saint Etienne comme membre associé. Cela lui a permis notamment de devenir une école doctorante. Elle est maintenant confrontée à la création de la COMUE Lyon – Saint Etienne.
L’ENTPE entend également s’engager dans un partenariat avec d’autres écoles du ministre en particulier l’ENPC pour constituer un groupe d’école. La plupart des grandes écoles, au-delà des PRES et maintenant des COMUE, ont formé des groupes d’écoles comme Centrale, Les Mines, … leur donnant une plus grande lisibilité dans le contexte concurrentiel actuel.
Le dernier Conseil d’administration de l’ENTPE a mandaté le directeur de l’ENTTE pour engager des discussions au départ au moins avec l’ENPC.
La CGT avait déjà proposé il y a quelques années un tel partenariat. Elle approuve donc ce projet qui doit associer l’ENPC, l’ENTPE et d’autres écoles. Pour l’ENTPE, même s’il devait être limité en termes de nombre d’écoles dans un premier temps, nous estimons que ce partenariat, qui doit porter sur les valeurs communes, l’enseignement et la recherche, est très important pour l’avenir de l’ENTPE.
Enfin, les différentes écoles du ministère se réunissent régulièrement formant un réseau interne. Nous regrettons que peu d’informations soient diffusées sur ce travail.
Le troisième point est la question des moyens. En effet l’ENTPE, établissement public, reçoit pour fonctionner une subvention pour service public de la part du ministère. Or avec la mise en œuvre de la MAP (modernisation de l’action publique) cette subvention est soumise aux réductions de moyens et baisse depuis deux ans. Dans le même temps, la part des recettes propres baisse également. Il est assez évident que ces baisses, même si l’ENTPE est saine au niveau financier, cela ne peut pas durer longtemps. Comment est-il possible de concilier développement de l’école et baisse des moyens_?
Très rapidement la situation pourrait devenir très critique.
Face à cette situation, résumée rapidement ci-dessus, où des décisions importantes sont en cours, nous nous étonnons que le Secrétaire général du ministère refuse d’ouvrir le dossier des écoles avant début 2015 malgré nos demandes répétées.
Nous demandons d’urgence qu’une concertation s’ouvre sur les écoles et les centres de formation du ministère. Nous savons que l’un des deux établissements de l’ENTE est menacé, que le bilan 2012, le dernier connu, de la formation continue est catastrophique (2013 serait un peu meilleur …), que des problèmes existent dans l’enseignement maritime.
Pour la CGT, l’ENTPE, comme les autres écoles du ministère, sont essentielles pour l’avenir de nos ministères et pour former les salariés (fonctionnaires ou «_civils_») dont notre société a besoin. Elles ont aussi un rôle social pour permettre à tous les jeunes qui le souhaitent d’accéder à des études supérieures, ce que beaucoup ne peuvent pas faire dans les écoles privées à cause des coûts trop élevés
La politique d’austérité mise en oeuvre en ce moment, avec pour base le pacte de responsabilité et la réduction des dépenses publiques a minima de 50 milliards €, ne va pas dans le bon sens et constitue une lourde menace pour le réseau des écoles.