Soigant·es : le grand malaise

Alors que nous sommes, nous soignant.e.s, exposé.e.s en première ligne aux risques infectieux, nous ne pouvons pas bénéficier des moyens de protection les plus performants par manque d’anticipation et par irresponsabilité de nos dirigeants : pénurie de gel hydro-alcoolique, masques périmés depuis 10 ans ou inadaptés, lunettes sans branches et tenues inappropriées, on nous envoie au front avec trop peu d’équipements ! Les risques de contamination sont donc majeurs.

L’UFMICT- CGT demande que la priorité, pour les personnels de santé et les médecins et soignant.e.s de ville, soit mise sur :

  • la fabrication immédiate de masques et de tenues de protection efficaces. jla fabrication de gels hydroalcooliques
  • l’embauche sur volontariat des soignant.e.s parti.e.s récemment
  • à la retraite en clarifiant le cadre réglementaire d’une telle décision jla remise au travail momentanée et sur volontariat des agents à temps partiel
  • la mise au travail des étudiant.e.s avec de véritables salaires, un véritable statut ou contrat de travail et une véritable reconnaissance en termes de notes complémentaires pour leurs examens finaux
  • le paiement des astreintes au tiers alors qu’elles le sont actuellement au quart !
  • l’arrêt immédiat de la fermeture des lits au nom du virage ambulatoire
  • le retrait de la loi santé
  • la réhabilitation des CHSCT

Celles et ceux d’entre nous qui seront contaminé.e.s ne seront pas considéré.e.s en accident du travail mais en simple arrêt maladie et seront donc éligibles au jour de carence. Quelle chance !

Pour enfoncer le clou, plusieurs directions se dégagent d’avance de toute responsabilité arguant du fait que nous pouvons être infecté.e.s en dehors de notre lieu de travail : elles ne sauraient ainsi être tenues responsables. C’est bien connu, nous passons nos journées dans les bars, les boites de nuits et au restaurant !

Nous demandons au gouvernement de cesser immédiatement ce jeu malsain et d’annuler définitivement cette question du jour de carence !

MAIS JUSQU’OÙ VONT-ILS ALLER ?

Alors que, par mesure de protection, la plupart des enfants pourront rester chez eux en compagnie de leurs parents, nos enfants seront regroupés dans des lieux fermés comme les écoles ou les crèches dont tout le monde sait qu’ils seront surchargés. Non seulement l’Etat nous expose à titre individuel, mais il fait de même pour nos enfants.

Nous demandons au gouvernement de prendre réellement toutes les dispositions possibles pour faire garder nos enfants en toute sécurité en passant des paroles aux actes !

Nous sommes fatigué.e.s, nous sommes en colère, nous sommes inquiet.e.s pour nos proches et nos patient.e.s et nous ne supportons plus le discours du Président martelant qu’il faut privilégier la santé publique et ne pas soucier des coûts immédiats pour terrasser l’épidémie. Cela est pure propagande puisque les coûts seront pour l’essentiel à la charge de la sécurité sociale qui finance la plus grande partie du budget de nos établissements de santé.

Le Président reste focalisé sur le combat contre l’épidémie et la défense du service public qui seul part au front, dit-il ? Alors pourquoi a-t-il maintenu les élections municipales quand nous savons que seules les mesures barrières individuelles et collectives sont susceptibles de nous protéger ?

Pourquoi, mercredi dernier, profitant de l’anxiété due au coronavirus, a-t-il fait passer en catimini la part de l’Etat dans le capital de La Poste de 73.8 % à 34 % ? Profitant de la sidération des Français face à la menace, il continue de réduire le service public, tout en affirmant le contraire.

Enfin, pourquoi certaines directions de CHU, comme dans le sud de la France, continuent-elles à fermer des lits ? Sûrement par amour des services publics ou pour rendre service, mais à qui ? Aux Français ou aux riches soutiens de l’exécutif actuel ?

Emmanuel Macron saigne les services publics, ne donne pas tous les moyens de protection aux soignant.e.s, réduit leur espérance de vie en dégradant jours après jours leurs conditions de travail et en les obligeant à y être exposé.e.s 7 années de « plus » … pour gagner toujours « moins » à la retraite.

Il ose nous présenter en héros de la République en mettant tout en œuvre pour, une fois la crise passée, achever la casse de notre système de santé solidaire, de nos établissements de santé et de nos professions.

Nous ne voulons pas de sa reconnaissance ni de celle de ses pairs. La flatterie ne remplace pas un juste salaire. Les louanges ne rendent pas « plus » supportables nos horaires atypiques et notre charge de travail écrasante, n’écartent pas les risques que nous prenons.

Déclarer « l’Union Sacrée » est pur cynisme quand l’effort ne porte que sur quelques-un.e.s. Mais le capital et la finance qui attendent de mettre la main sur notre système de santé n’ont pas de cœur : ils ne sont jamais reconnaissants, JAMAIS !

Arrêtons de nous laisser faire et de les laisser faire. Ne faisons plus semblant de croire à ce discours !

Nous nous battrons seul.e.s, comme d’habitude, avec courage et détermination.

Une fois le combat gagné, nous irons solder nos comptes avec ceux qui ont fait de la communication mais ne nous ont pas donné tous les moyens nécessaires. Ceux qui ont profité de la situation pour faire passer en force leurs lois impopulaires.

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Publié le :
23 mars 2020

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