Le PDG de l’AFP Emmanuel Hoog a pris sa plume pour envoyer ses plus plates excuses à Nicolas Sarkozy à propos d’une petite phrase, révélée par l'Obs, qu’aurait prononcée en off l’ex-chef de l’Etat lors d’un déjeuner place de la Bourse avec des journalistes de l’agence.
L’hebdomadaire affirme que Sarkozy aurait traité ses électeurs de ‘’ploucs’’. En réponse, l’AFP s’est borné à confirmer la rencontre sans "faire de commentaires sur des propos off."
Mais l’affaire a rebondi, quand le PDG Emmanuel Hoog a cru bon, selon Paris Match qui affirme avoir consulté la lettre, de formuler des "excuses personnelles et professionnelles" à l’invité du déjeuner de l’AFP.
"Ce déjeuner et nos échanges étaient placés sous la règle professionnelle du 'off'. Force est de constater que cette règle n'a pas été respectée", relève M. Hoog, pour qui les "propos mal rapportés et sortis de leur contexte ont pu créer confusion et contresens."
On sait Nicolas Sarkozy coutumier des attaques contre son entourage, toujours en off, tout en niant aussitôt ces propos dégradants. Mais, à chaque fois, il a été rattrapé par ses petites phrases assassines qui ne le grandissent pas. Il est trop rompu aux jeux politiciens pour s’émouvoir encore qu’on puisse les divulguer.
Le PDG Hoog, lui, a voulu se prémunir d’une plainte en diffamation contre l’agence, que Thierry Herzog l’avocat de Nicolas Sarkozy a annoncée.
En effectuant cette manoeuvre de billard à trois bandes, M. Hoog confirme maladroitement la petite phrase assassine en se prenant les pieds dans le off. Au delà il dénonce implicitement les auteurs des fuites en tançant les journalistes. Le PDG de l’AFP, à aucun moment - sauf preuve du contraire - ne prend la défense des journalistes de l’agence contre les attaques dont ils sont l’objet. Une fois de plus, il
"oublie" de protéger sa rédaction.
"Ne soyez pas prisonniers de vos sources". On se souvient encore de ces mots du PDG, au lendemain de l'attaque de l'hyper casher de la Porte de Vincennes à propos de la divulgation ou non des noms des terroristes, qui avaient scandalisé une grande partie de la rédaction quotidiennement au contact du terrain.
Cette nouvelle lettre d'excuses n’est pas sans rappeler aussi l’affaire Bouygues quand déjà Emmanuel Hoog stigmatisait la rédaction, qu’il est pourtant censé protéger et défendre, en parlant publiquement de "faute inacceptable".
Le SNJ-CGT, indigné par cette déférence vis-à-vis des politiques et des puissants, exige la transparence et demande au PDG une déclaration forte en appui de sa rédaction en qualité de numéro un de l’agence.
SNJ-CGT, Paris le 31 octobre 2016
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