IMPRIMER
Présidentielle 2012

Le SNJ-CGT a écrit aux candidats à l’élection présidentielle pour faire part de ses revendications et propositions et leur demander d’exposer leur programme concernant le secteur de la presse et des médias.
Quatre d’entre eux nous ont répondu. Nous publions ici notre courrier aux candidats, ainsi que l’intégralité des réponses, dans leur ordre de réception.

 

MADAME LA CANDIDATE, MONSIEUR LE CANDIDAT A L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2012

A quelques semaines de l’échéance présidentielle de 2012, le syndicat SNJ-CGT (Syndicat national des journalistes CGT) a choisi de vous écrire car la profession est en danger.

Si vous estimez que le bon exercice du journalisme est la garantie d’une démocratie saine, vous serez surement sensible à nos arguments. Pourquoi notre profession est-elle en danger ? D’abord parce que son indépendance est menacée, compromettant par exemple notre lien de confiance avec le public, lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, internautes, usagers du multimédia. Tout concourt gravement à placer les journalistes sous contrôle : des présidents de l’audiovisuel public nommés par le chef de l’Etat, des concentrations toujours plus nombreuses sous la houlette de grands groupes industriels ou bancaires, des patrons de presse en affaires avec le pouvoir. Les attaques permanentes contre la profession font partie d’une stratégie mise en place en 2007 afin de mieux nous contrôler et faire taire les gêneurs. L’affaire Woerth – Bettencourt en est un des exemples les plus criants avec les écoutes de journalistes chargés de la couverture de cette saga impliquant magistrats et le Renseignement français, dont les principaux acteurs ont été mis en examen. Des titres disparaissent ….

Dernière victime de cette politique libérale qui détricote au quotidien le pluralisme : le quotidien économique La Tribune disparaît des kiosques. Peu auparavant, France-Soir, un titre historique de la presse nationale, mourait lui aussi. Sans parler du Post.fr et d’autres….

Les concentrations s’accélèrent…

Après Libération, passé sous le contrôle d’un banquier en 2005, c’est Le Monde qui est désormais contrôlé par un trio formé d’un banquier et de deux hommes d’affaires. C’est Rue89 qui a été racheté par Claude Perdriel, mais c’est aussi le groupe de l’Est Républicain (avec les Dernières Nouvelles d’Alsace et Vosges Matin) qui rejoint le groupe détenu par le Crédit Mutuel, soit une douzaine de quotidiens de la frontière belge à la frontière italienne. C’est aussi le dernier quotidien sous forme de coopérative, le Courrier Picard, qui a été racheté par La Voix du Nord. Et maintenant c’est le Crédit Agricole qui entre dans le capital de La Voix du Nord où le groupe belge Rossel est aussi actionnaire.

La profession se précarise…

L’indépendance est aussi menacée par la précarisation croissante des journalistes, sous-payés, en état d’allégeance contrainte, des journalistes devenus des hommes-orchestres au service des outils numériques « modernes « de la communication et non plus au service du public. Des journalistes, victimes comme d’autres salariés de plans sociaux et qui n’ont plus les moyens d’enquêter, remplacés par de pseudo-experts économiques ou autres, trop dépendants des pouvoirs, et qui tuent l’impartialité et le pluralisme.

Une donnée vient confirmer nos craintes : en 2011 sur les 36 815 cartes de presse remises, le nombre de précaires atteint 20%, en augmentation sur 2009 et 2010, alors que le nombre de cartes est en baisse. 80 % des jeunes diplômés entrant dans la profession sont en CDD ou payés à la pige. Quant aux salaires, ils stagnent pour tous, avec quelque 40% des journalistes en CDD gagnant moins de 1500 euros bruts mensuels (source CCNTJ)…

Quelles solutions ?

Le SNJ-CGT qui défend depuis longtemps le pluralisme, l’éthique, la déontologie et les conditions de travail des journalistes vous demande de prendre en compte ses revendications.

Notre syndicat demande :

  • Un projet de loi mettant en place les conditions de l’indépendance juridique des rédactions par rapport aux actionnaires.
  • La participation des syndicats de journalistes aux décisions des conseils d’administration des entreprises de presse, aux choix des nominations des directeurs de l’information.
  • Un financement pérenne garantissant l’indépendance de l’Agence France Presse, seule agence mondiale d’expression française.
  • La création d’un pôle public des médias à l’abri des influences des intérêts privés et garantissant la qualité de l’information et le respect du pluralisme.
  • Une réflexion sur un pôle public d’impression.
  • La démocratisation du CSA
  • L’arrêt des fusions mortifères de France 24 et RFI.


Il vous demande aussi de :

  • Faire respecter le secret des sources des journalistes par la loi en abolissant la législation actuelle.
  • Relancer les dispositions anti-concentration dans les medias.
  • Sauvegarder les droits d’auteurs en abolissant la loi Hadopi et toutes les dispositions qui favorisent la mutualisation des contenus.
  • De vous assurer que les aides publiques à la presse accompagnent des politiques volontaristes privilégiant la qualité de l’information et la sauvegarde des emplois.
  • Dans un monde soumis au diktat de la performance et de la concurrence, les journalistes ne peuvent se soumettre aux règles économiques du libéralisme. L’information n’est ni ne sera jamais une marchandise.

Les fournisseurs d’images, de sons, de communications diverses qui obéissent aux seules lois du marché pour remplir leurs tuyaux et en tirer le maximum de profits n’ont rien de commun avec les journalistes. Il faut séparer une fois pour toute l’information de la communication.

Notre combat est celui de la démocratie.

C’est pourquoi nous vous demandons d’agir en appuyant nos propositions pour renforcer le pluralisme et l’indépendance des journalistes dans ce pays.

Nous attendons des réponses à nos très vives inquiétudes et nous vous prions d’accepter nos salutations syndicalistes.

Pour le SNJ-CGT, Emmanuel Vire, Secrétaire général
Montreuil, le 21 février 2012

En téléchargement...

La situation en Turquie, après la tentative de coup d'Etat et la répression à une échelle sans précédent ne peut que provoquer colère, indignation et inquiétude. Les syndicats SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes sommes aux côtés de nos collègues turcs et kurdes qui subissent les foudres du régime de l'AKP et du chef de l'Etat, Recep Tayyip Erdogan. La mainmise du pouvoir sur les médias, les arrestations et poursuites de journalistes, les fermetures de titres, le blocus des sites et des réseaux sociaux transforment ce pays en un no man's land pour la liberté d'informer, pour la libre expression. 

publié le 22 Juillet 2016
Accueil Actualités Le syndicat Nos droits La profession Social International Accès rapide
 

A la une
En direct des rédactions
Les communiqués
Tracts

Le SNJ-CGT
Témoins
Les sections

Les salaires
Le statut de journaliste
Le contrat de travail
La carte de presse
Le droit syndical

Les droits d\'auteur
Principes professionnels
La commission arbitrale
La formation initiale
La formation continue
Protection sociale
Emploi-chômage
Santé au travail
La retraite
La FIJ
La FEJ
Communiqués
Liens

Adhérer
Le guide pigiste
Nos liens
Recherche


Mentions légales