Le SNJ-CGT se félicite de l’annulation, que nous avions réclamée dans un communiqué le 19 octobre dernier, de l’émission Des Paroles et des Actes consacrée à la présidente, Marine Le Pen, d’un parti raciste et haineux. Néanmoins, il a fallu que ce soit l’invitée qui en prenne l’initiative.
Les remous autour de l’émission auront eu au moins le mérite de faire tomber les masques. Non seulement Marine Le Pen avait déjà été l’invitée principale à 4 reprises en 4 ans mais elle a eu droit aussi à deux tribunes au cours d’émissions spéciales. Avec 6 passages (sur 35 soirées) dans la seule émission politique de la chaîne de service public, la présidente du FN est la personnalité politique la plus invitée.
Le trouble provoqué a contraint les Républicains et le Parti socialiste à se positionner. Non pas en exigeant un parfait équilibre entre toutes les familles politiques du pays, mais en réclamant en quelque sorte un droit de réponse pour eux mêmes. Dans leur démarche, ils ont reçu le renfort du CSA qui s’était déjà illustré en prônant une répartition prétendument équitable du temps de parole entre les partis les plus importants, ignorant, lui aussi, ceux qu’il qualifie de “petits partis”.
Aujourd’hui, la démocratie exemplaire serait celle du triumvirat - FN, Les Républicains et PS - qui a confisqué la parole politique et n’hésite pas à caricaturer les paroles
différentes. C’est-à-dire celles des opposants au système libéral. On ne s’étonnera donc pas que les mesures gouvernementales visent à légiférer pour éviter que les médias informent sur les turpitudes (le nombre d’affaires visant partis dominants et grandes entreprises se multiplient) et sur leurs politiques antisociales.
Dans de telles conditions, le travail des journalistes, dont le rôle est d’informer complètement les citoyens devient de plus en plus difficile. L’horizon indépassable ne peut être le tripartisme dans un pays comme la France, dont les traditions sont plus complexes et plus riches que celles auxquelles on veut le réduire.
Le SNJ-CGT déplore le glissement continu vers une information partielle, partiale et incomplète. Il appelle à un véritable débat démocratique sur le rôle de l’information dans la société et la direction de France Télévisions à prendre les mesures pour que toutes les familles de pensée aient accès aux chaines de service public dans des émissions qui ne soient pas des caricatures de débat pluraliste.
Montreuil, le 23 octobre 2015
Accueil | Actualités | Le syndicat | Nos droits | La profession | Social | International | Accès rapide |
Le SNJ-CGT |
Les salaires |
Les droits d\'auteur Principes professionnels La commission arbitrale La formation initiale La formation continue |
Protection sociale Emploi-chômage Santé au travail La retraite |
La FIJ La FEJ Communiqués Liens |