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Souffrance au travail des journalistes

« Souffrance au travail : les journalistes sont-ils à l’abri ? ». Les 134 réponses recueillies, soit 20% des 650 journalistes sollicités (1), confirment que l’enquête du SNJ-CGT Nord-Pas-de-Calais rejoint bien une véritable préoccupation des journalistes.
Cette enquête lancée le 5 mai 2011 a pour but « de révéler la réalité des conditions de travail des journalistes, mais aussi d’alimenter les revendications, les propositions et l’action syndicales » (2).


Premiers enseignements inquiétants…


Les journalistes qui ont répondu sont pour « un tiers de 25-34 ans, 40 % de 35-44 ans et un quart de 45–59 ans », note Alain Goguey, du SNJ-CGT Nord-Pas-de-Calais.

« Premier élément inquiétant : 47 % estiment que leur santé s’est dégradée au cours de ces cinq dernières années », dont « 90 % pensent que cette dégradation est liée à leur travail ».

« La quasi-totalité des journalistes ayant répondu à l’enquête déclarent être « parfois » ou « souvent » fatigués ou stressés par leur travail. À cette question, ils sont même 59 % à répondre « souvent ».

Plus de la moitié (54 %) se sentent soumis à une pression excessive et 20 % ont même été confrontés à des agressions verbales, des menaces ou du chantage.

Conséquence : trois journalistes sur cinq reconnaissent parler du travail avec leur médecin traitant.

 

… mais des « raisons de ne pas désespérer »


« Enfin, 86 % des journalistes ayant répondu estiment que leur charge de travail a augmenté », à cause du « manque d’effectifs, de la polyvalence et de l’organisation du travail », précise Alain Goguey.

Les deux tiers (65 %) ressentent une dégradation de leurs conditions de travail, principalement due selon eux à des horaires atypiques ou décalés (46 %), aux pressions de la hiérarchie (44 %), au travail sur écran (42 %), à une mauvaise ambiance (34 %) ou à des problèmes d’aménagement des locaux ou du poste de travail (31 %). »

Cependant, constate Alain Goguey, « il y a quelques raisons tout de même de ne pas désespérer. Si 54 % seulement estiment être toujours « journalistes » (3 % estiment ne plus l’être ; 43 % estiment ne plus l’être à certains moments), 77 % sont fiers de leur travail et 80 % ont le sentiment de faire un travail utile et intéressant… ».

1) On estime à 900 le nombre de journalistes dans le Nord-Pas-de-Calais.

2) Cette enquête a également donné lieu à une rencontre à Lille le 10 février 2012, Emmanuel Vire, secrétaire général du SNJ-CGT, et Denis Ruellan, professeur des universités, spécialiste des métiers du journalisme. Lire également les articles parus dans Témoins n°44 (page 12) et n°46 (page 20).

Contacts : snj.cgt.npdc@gmail.com
Alain Goguey, tél. 06 07 97 72 68
Ludovic Finez, tél. 06 62 23 42 53

 Publié en janvier 2012, cet article a été actualisé en mai 2013.

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