Une délégation du Snj-CGT de la Rédaction Nationale de France 3 vient de rencontrer Michel Field, le directeur de l’information. Nous lui avons demandé de stopper le déploiement d’Info-2015, considérant que le projet de chaîne info constitue une nouvelle donne. Pourquoi imposer à tout prix un projet présenté par l’ancienne direction il y a plus de 3 ans et maintenant totalement dépassé ? Nous l’avons aussi alerté sur les risques psycho sociaux concernant les déménagements prévus au 2ème trimestre (services à l’écart du reste de la rédaction, bureaux nomades, déménagement transitoire, mêmes emprises que la chaine info…)

Nous avons bien sûr émis toutes les réserves sur le fond d'Info-2015: fin du pluralisme à FTV dans cette période troublée, uniformisation de l’offre éditoriale, appauvrissement des journaux, news-factory comme modèle économique, management vertical.

Nous lui avons aussi fait part de notre déception suite à l’annonce de l’organigramme de la rédaction unique. Comment changer l’image de nos journaux avec des DEO (directeurs éditoriaux opérationnels) issus de l’ancienne direction et avec les mêmes rédacteurs en chef des éditions ? Va-ton continuer avec cette litanie de marronniers, de micros-trottoirs, de sujets conso-air du temps, de faits divers ?

Michel Field nous a dit « je n’arrête pas Info-2015 », mais je procéderai par étapes. Les DEO et l’encadrement des éditions sont chargés de rédiger des « chartes éditoriales » permettant de clarifier l’offre entre France 2 et France 3. Le Snj-CGT a réaffirmé que seules des rédactions autonomes pouvaient garantir des offres éditoriales originales, et complémentaires. Nous avons redit notre opposition à des journaux de France 3 centrés sur l’hexagone et « franchouillards ». Nos téléspectateurs ont droit à de véritables JT, complets et différents, tant dans la forme et dans les contenus, de ceux de France2.

Et si la fusion ne se faisait pas?

Michel Field a ouvert cette possibilité : " Nous ferons un point d'étape sur les identités éditoriales (élaborées par les DEO) fin février début mars. Avec un déménagement prévu pour avril, ça nous laisse un mois et demi à 2 mois... Comme je suis convaincu (de l’intérêt de la fusion) je ne vois pas pourquoi on reviendrait en arrière. Mais si personne ne veut déménager, on ne l'imposera pas… On n’ira plus lentement si c’est nécessaire ou on y mettra un point d’arrêt si c’est une mauvaise idée »

Enfin, en ce qui concerne directement France 3, Michel Field a précisé que Philippe Panis, DEO «surnuméraire », avait pour mission, de par sa connaissance de la rédaction nationale de France 3, « d’épauler » Alexandre Kara, le nouveau directeur des deux rédactions.

Paris, le 13 janvier 2016

Snj-CGT rédaction nationale France 3